Au mois de novembre, les chamois d’habitude si paisibles sont pris d’une étrange frénésie. L’échine dorsale hérissée, les boucs se poursuivent à travers les pâturages avec une énergie débordante. Ces joutes se poursuivent jusqu’à ce que le mâle dominant calme les ardeurs de ses concurrents et que tous reconnaissent sa suprématie. Il sera le père des petits cabris qui verront le jour au printemps.
C’est en restant discrètement assis au pied d’un arbre dans un pâturage boisé des environs du Val-de-Travers que j’ai pu réaliser cette image. Le troupeau de chamois remuaient les feuilles mortes dans la petite forêt en contre-bas, et j’espérais les voir sortir près de moi. C’est le mâle dominant de la troupe qui s’est avancé en premier pour venir brouter à quelques mètres. Son regard dans ma direction, insistant et sans peur me laissera toujours un doute: m’a-t-il réellement vu et défié ou regardait-il simplement cette drôle de butte faite de filets de toile avec curiosité?
Val-de-Travers, le 13 décembre 2015