Qu’on évoque Walter Scott et la plupart d’entre nous sera dans le noir, mais qu’on évoque Ivanhoé, ah ! nous voilà en terrain connu. Bien sûr, je m’adresse particulièrement ici à ceux de ma génération dont l’enfance a été enchantée par les aventures du preux chevalier. J’ai encore en mémoire la mélodie martiale et enlevante rythmant la cavalcade des hommes en armure dont les capes claquaient au vent de la gloire.
Ce n’est pourtant pas Ivanhoé qui m’a ramenée à Walter Scott, mais des recherches en lien avec un prochain projet d’écriture sur fond d’Écosse. Je ne vous en dis pas plus pour le moment, mais vous aurez sans doute l’occasion de lire d’autres comptes rendus de romans ayant pour fond les décors venteux des Highlands.
Pour le moment, un mot sur le livre dont je viens de terminer la lecture avec un plaisir inattendu: Kenilworth. L’action se passe dans l’Angleterre élisabéthaine, soit vers la fin du 16e siècle et nous entraîne dans un suspense intense. Un comte puissant et ambitieux est déchiré entre l’amour de sa femme et son rêve d’accéder au plus haut rang en épousant la puissante reine Élisabeth. À cette fin, il cache à tous son mariage et séquestre son épouse qui s’impatiente, incapable de comprendre les raisons mystérieuses et inavouables de tout ce secret. À mesure que l’histoire se déroule, les mensonges s’accumulent, deviennent inextricables. Les événements s’emballent. Le drame frappe. Haletant ! C’est tout le drame de l’amour et de la conscience en butte à la soif de pouvoir.
Le livre, libre de droits, est gratuitement accessible sur le site de Gallica et consultable à l’écran ou sur une liseuse en mode pdf.
Walter Scott est un auteur important du 19e siècle et un héros aux yeux des Écossais. D’ailleurs, une imposante statue honore sa mémoire à Édimbourg. Il fut pour beaucoup dans le retour en grâce des marqueurs de la culture écossaise que sont le kilt, le tartan et la cornemuse dont les Écossais s’étaient vus interdire l’usage à la suite de leur soulèvement contre la couronne d’Angleterre, en 1745-1746.
Walter Scott, Kenilworth, Paris, 1888,256 pages