Le centre hospitalier La Chartreuse, à Dijon, ouvre un nouvel espace d’exposition. Un beau lieu situé dans un pavillon ancien au coeur du parc. Pour cette occasion, elle offre carte blanche à l’association Itinéraires Singuliers. Donc… Une superbe expo à voir jusqu’au 16 février. Deux artistes accueillis: Leonard Lamb et Alexandre Bakker. Mardi, samedi et dimanche, 13h30-17h30.
L’univers de Leonard Lamb est insondable! C’est un travail de miniaturiste sur grands formats. A l’encre, à l’aquarelle ou à l’huile, le pinceau fouille, détaille, couvre, répète, ramifie, remplit, accumule, rabâche, multiplie. Se mettent alors à fourmiller des centaines de personnages, de végétaux, d’animaux, d’objets… Notre oeil scrute des petites scènes. Notre oeil voit s’animer des histoires, des légendes, des récits… On comprend que Leonard Lamb soit devenu metteur en scène à partir de ses peintures! (Théâtre Ispoug) Il y avait de quoi communiquer une vie théâtrale à tous ses mondes fabuleux!
extrait du Songe du Roi
Et toute cette « broderie » minutieuse et colorée est organisée dans le tableau de telle sorte que l’ensemble, même loin des détails, est harmonieux, construit et d’une esthétique parfaite.
Il paraît que Leonard Lamb fait de multiples références: cinéma, littérature, religions… Je ne suis pas assez cultivée pour les repérer. Je vois bien quelques épisodes de la Bible, quelques allusions à la tradition hébraïque, quelques influences médiévales, mais c’est tout. Pas grave. En tout cas, je sens rôder la mort. Je perçois des rêves obsessionnels. Je devine aussi de l’humour.
D’autres oeuvres de Leonard Lamb sont ici accrochées, des encres. Entrelacs et circonvolutions tout en douceur, en noir et blanc, qui éclaboussent le papier et font penser à des dentelles anciennes (ou de petits organismes primitifs qui flottent dans leur liquide amniotique!)
Alexandre Bakker, lui, donne à voir des encres où tout se superpose, se mêle, s’entrechoque… On est dans la bizarrerie du cerveau où les images circulent sans apparente logique et s’enchaînent aléatoirement. Parfois des croquis enfantins, parfois des petites scènes bien décrites, parfois des visages qui se brouillent, parfois de vrais portraits, parfois des comics ou des playmobiles, parfois des éléments de corps ou d’architecture… Univers magique. Monde fantastique. On pense à certaines gravures romantiques. Ce dessinateur fait aussi partie de la compagnie Théâtre Ispoug.
Pour vous rendre dans ce nouvel espace d’expo, suivez « Puits de Moïse », même quand vous êtes à l’intérieur du parc de la Chartreuse. Et quand vous voyez ce bâtiment (photo ci-dessous)…c’est là!cliquer sur les visuels pour agrandir, en deux fois