On sait que les adolescents sont plus susceptibles de boire ou de consommer des drogues en compagnie d’amis (ou pairs) qui adoptent ce comportement. Une étude à paraître montre même que cette influence des pairs est favorisée chez certains jeunes par un génotype –ou gène de susceptibilité- spécifique. Une relation ouverte des parents avec les enfants permet une meilleure conscience parentale des besoins et des comportements des enfants et peut réduire l’impact de l’entourage en matière de toxicomanie et de consommation d’alcool.
Les chercheurs de l’Iowa State dont Thomas Schofield, professeur en Santé de la Famille et auteur principal de l’étude et leurs collègues de l’Université de Californie- Davis, ont observé les interactions entre parents et enfants, ici latino-américains afin d’évaluer les effets de la » surveillance parentale « . Ils se sont concentrés spécifiquement sur ces familles » latinos » pour mieux comprendre si les différences culturelles pouvaient également influencer les comportements des parents et des enfants. De plus, ce groupe de population est, aux Etats-Unis, à risque plus élevé de consommation de drogues. 675 enfants ont été observés à 2 reprises, aux âges de 10-11 ans (5th grade) et 13-14 ans (7th grade), la période des toutes premières expérimentations d’alcool, de tabac et de drogues. C’est aussi une période au cours de laquelle les parents peuvent se sentir démunis pour orienter le comportement de leur enfant. Les pères, mères et enfants ont été évalués pour la relation parents-enfant.
Un échafaudage relationnel qui conditionne l’évolution et le comportement de l’enfant : Investir du temps particulièrement au milieu et à la fin de l’enfance pour construire une relation solide avec l’enfant s’avère ici associé à un moindre risque d’expérimentation et de consommation. Ici, les auteurs évoquent comme majeurs, l’ouverture dans la relation, la communication, le respect et la compréhension, 4 critères essentiels pour construire et renforcer cette relation à l’adolescence.
Père et mère doivent être sur la même longueur d’ondes : Prévenir la consommation de drogues et d’alcool ou plus largement les comportements à risques, nécessite que les parents partagent les mêmes convictions sur la parentalité. Car non seulement les parents affectent le comportement de leur enfant, mais au fil du temps, ils s’influencent l’un l’autre en tant que parent et dans leur pratique de leur parentalité. Une autre étude, publiée dans le Journal of Family Psychology montre que la possibilité pour un parent d’affecter l’autre existe seulement lorsqu’ils ont su bâtir, aussi entre eux, une relation de confiance.
En conclusion, la préadolescence et l’adolescence ne sont pas des périodes particulièrement risquées, expliquent les auteurs, sous condition d’avoir » amené » les enfants au partage et à la communication, ce qui passe par la même condition, chez les parents aussi.
Source: Drug and Alcohol Dependence 1 Dec, 2015 DOI: 10.1016/j.drugalcdep.2015.10.020 Early adolescent substance use in Mexican origin families: Peer selection, peer influence, and parental monitoring et Journal of Family Psychology Nov 9 , 2015 10.1037/fam0000166 Democratic Parenting Beliefs and Observed Parental Sensitivity: Reciprocal Influences Between Coparents
Consommation d’ALCOOL: Les ados qui boivent ont souvent vu leurs parents boire
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