Par Talia Stiegler - 11/12/2015 | 6:17
Dans un message envoyé depuis l'étranger, Paween Pongsirin a confié à la presse que vivre dans son pays " aujourd'hui est devenu dangereux ". Et d'ajouter : " personne ne peut me protéger maintenant ".
De leur côté, les autorités australiennes n'ont pas confirmé, jusqu'à présent, avoir reçu une demande d'asile de sa part. Mais, à en croire la presse locale, l'officier de la police thaïlandaise se trouve d'ores et déjà sur le sol australien.
Depuis plusieurs années, divers organismes de la société civile dénoncent l'importance des trafics de migrants en Thaïlande. Ce phénomène a été dévoilé en mai dernier, suite à la découverte de fosses communes dans des camps de transit dissimulés en pleine forêt, dans le sud de la Thaïlande. L'enquête relative à ces filières avait été confiée à Paween Pongsirin. Alors qu'elle se dirigeait vers l'implication d'autorités militaires et policières, cette investigation a été déclarée close en octobre dernier.
Lors d'un entretien accordé à la presse le mois dernier, Paween Pongsirin regrettait que cette enquête ait été fermée si vite tout en laissant nombre de suspects en liberté. A la même occasion, il s'est dit d'ores et déjà menacé.
Le pouvoir thaïlandais voulait déstabiliser les filières du trafic d'êtres humains dans l'objectif de débarrasser le pays de sa réputation de plaque tournante de ces activités. Ainsi, en mai dernier, des passeurs thaïlandais ont été contraints d'abandonner en pleine mer des milliers de migrants provenant de Birmanie ou du Bangladesh. Et en novembre dernier s'est ouvert un procès avec, parmi les accusés, un haut-gradé des forces armées thaïlandaises, le général Manas Kongpan, qui faisait partie des organisateurs de ce trafic. Mais, de l'avis de Paween Pongsirin, l'ampleur du réseau n'a pas été totalement dévoilée.