Qu’on regarde au-dehors, le dedans vous reprend.
On voudrait être au monde, on ne sait qu’échapper.
Et tout ceux-là qu’on croise et voudrait arrêter
ont le pas trop rapide et sont pris par l’élan.
Qui parle des lointains évoque une autre vie.
Et c’est pour mieux tromper ce sentiment de n’être
qu’en exil ici-bas, un voyageur peut-être
mais qui ne pèse pas et reste sans appui.
Nous avons des manies de vivants qui s’absentent,
qui pour prendre enfin pied s’accrochent à des leurres
en faisant reculer l’horizon qu’ils s’inventent.
Partir est toujours une façon d’être là,
lever l’ancre encore un rêve de pesanteur,
et c’est pour aller plus loin qu’on ne s’en va pas.
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Michel Baglin (né en 1950) – Un présent qui s’absente (2013)