Un versant Manset, un versant Bashung, une noirceur, une langueur, des textes, des guitares glauques, râpeuses, des mélopées lancinantes. On est loin des affriolances du top 50. On est, disons, chez Lenoir, au milieu de perles obscures de la désespérance, du côté sombre, comme mallarméen de la chanson, du rock. On se laisse séduire, au milieu de la nuit, par d'étranges reflets moirés, d'étranges méandres poétiques, happés par ce son enveloppant et grisé. Certaines résonances gainsbourgiennes nous enlassent en leur venin létal. On se laisse faire, on se laisse porter par ces vagues molles, ce clapot en clair-obscur par cette douce ivresse, ce spleen sans objet, ce plaisir sirupeux, cette insoutenable épaisseur du vide.