Oh là, on ne s’emballe pas (bien que Noël soit proche) ! Le fruit miracle ne vous fera pas marcher sur l’eau, ni gagner au loto, n’enrayera (malheureusement) pas la faim dans le monde et ne vous donnera pas non plus la possibilité de rencontrer en tête à tête ………………………… (mettez le nom de votre idole préférée sur les petits points).
Mais ce fruit miracle, synsepalum ducificum de son petit nom, possède une propriété particulièrement intrigante.
Il ne contient que peu de sucre et sa saveur se révèle juste légèrement sucrée. Mais il est composé (entre autre) d’une molécule couramment nommée la miraculine qui dispense un effet tout à fait unique. Mais regardons d’abord une langue :
En bleu, les deux zones sensibles à la saveur acide, en vert celles excitées par le sel et en violet la zone qui détecte l’amer. Il reste le bout de la langue qui lui est très réceptif à la saveur sucrée.
Et bien, quand on consomme la pulpe de ce fruit, la molécule miraculine va se lier aux papilles gustatives et va totalement neutraliser les capteurs amers et acides. Ainsi, tous les aliments que l’on consomme ensuite donnent l’impression d’être sucrés.
Le citron peut alors être croqué à pleine bouche sans craintes, un vin blanc très sec vous fera penser à du Sauternes et un vinaigre balsamique rivalisera soudain avec un Porto des familles (enfin j’exagère sûrement un peu…) !
On trouve même cette molécule sous forme de comprimés. L’effet recherché arrive environ 20 à 30 minutes après l’ingestion d’un ou deux comprimés et peut durer jusqu’à 5 heures. Certains s’amusent même à organiser des « soirées fruit miracle » tant l’effet de surprise provoque souvent l’hilarité. Mais il ne faut cependant pas abuser et garder en tête que si la langue ne sent plus rien, l’estomac lui n’est pas berné. Alors après l’absorption d’un litre de vinaigre d’alcool blanc, croyez bien qu’il vous enverra vous reposer sur le siège des toilettes pour deux ou trois jours…