« Alors il ne suffit pas d’avoir du talent, du charme et de la chance. Il faut encore, par ces temps de conformisme morose, avoir le courage d’être heureux. » C’est ainsi que dans la préface du journal « Dieu, les affaires et nous » Jacques Julliard qualifie Jean d’Ormesson.
Il s’agit de billets rédigés durant un demi-siècle par Jean d’Ormesson sur la politique et les affaires du monde. Souvent cela garde une actualité incroyable.
Je pense mettre en exergue de mes « mémoires », dont j’ai commencé la rédaction, cette phrase écrite en 1984 par l’auteur : « Nous sortons d’un univers qui valait ce qu’il valait. Plein de privilèges, d’injustices et d’inégalités, il vivait au moins dans l’impatience de l’avenir et dans l’espérance de l’amélioration. C’est ce qu’on appelait le progrès. »
J’aime aussi ses réflexions :
« Les vieilles vertus d’autrefois – le respect pour les anciens, la tradition, la famillle, l’exaltation du travail, la patrie – sont tombées au rang de sarcasmes, de matières à plaisanterie, de lubies malfaisantes. »
Et toujours son optimisme :
« La vie est merveilleuse ; il faut tout trouver en toi-même : la justice, le bonheur, la simplicité, la grandeur. Et alors, peut-être, tu reconstruiras le monde. »
En 1993, Jean d’Ormesson note cette phrase qu’on peut reprendre et encore reprendre de jour en jour : « Ce n’est pas leur origine, c’est leur seul comportement qui met une différence entre les hommes. »
J’ai aussi trouvé une réflexion sur les sondages : « La première des leçons est, une fois de plus, le caractère inutile ou néfaste des sondages. Relayés sans relâche par les médias qui partagent leurs responsabilités, ils donnent des informations toujours exactes, mais qui ne répondent jamais à la réalité. »
En conclusion, cette phrase de 2011, un petit bijou : « Il semble que notre monde moderne soit devenu non seulement, comme nous l’a appris Edgar Morin, d’une compléxité toujours croissante, mais aussi d’une imprévisibilité assez surprenante. »
(Chez Robert Laffont)