Magazine Asie
Grande marée
Et si la marée, par sa joie lavée, pouvait racler la peur qui endeuille les plages ?Et si, dans ses bagages d'écumes, elle emportait les amertumes qui usent les cœurs ?Et si la marée, au regard bleu doré s'infiltrait jusqu'à l'os pour toucher les âmes sèches.
Dans le sable mouillé, elle retourne aux hommes leurs objets abandonnés, des lambeaux de vie, les détritus polis, les paillettes multicolores des rêves déchiquetés par la grande machine à broyer, tout les rebuts empoisonnés,et quelques trésors oubliés,sans cesse ramenés à la jetée.
Et si la marée, par sa joie lavée,pouvait insuffler un vent libre dans nos recoins sclérosésEt si, dans ses courbes mouvantes,elle donnait l'élan d'ouvrir les yeux grandsEt si la marée, de dentelle de mousse, proposait une autre musiquebrisant l'inertie du rythme
La marée, elle, ne se lasse jamais...
Copyright : Marianne Ciaudo