Une carence en fer en début de grossesse a déjà été associée, par une étude de l’Université de Rochester, à un effet profond et durable sur le développement du cerveau de l’enfant et, chez les femmes adultes non enceintes, l’inflammation associée à l’obésité entrave le transport du fer par l’intestin, ce qui augmente le risque d’anémie ferriprive et de facultés cognitives affaiblies chez l’Enfant, a également suggéré une étude de l’Université de Wisconsin.
Des études sur l’animal ont montré que la carence prénatale en fer du cerveau, conduit à une altération du fonctionnement de l’hippocampe, nuit à l’apprentissage et à la mémoire, et entraîne un retard de maturation de la substance blanche dans le cerveau. Chez le nouveau-né, carencé en fer in utero, des retards moteurs et de développement neurocognitif ont également été documentés. Les apports alimentaires en fer sont en effet nécessaires pour la croissance et le développement, en particulier pour un développement optimal du cerveau in utero. Cependant, 35 à 58% des femmes en bonne santé présentent une carence en fer, plus ou moins élevée, en particulier pendant la grossesse. Les auteurs rappellent que dans le monde, une femme enceinte sur 2 est anémique, et cette carence en fer maternelle peut avoir des conséquences néfastes pour le développement du fœtus.
Ici, précisément les auteurs soulignent l’importance pour le cerveau de l’Enfant, de changements même modestes des apports alimentaires en fer de la mère. L’étude de l’organisation des tissus cérébraux de 40 nouveau-nés, 20 jours après la naissance, par IRM permet d’associer l’apport en fer pendant la grossesse à des différences dans la matière grise corticale et, dans une moindre mesure, dans les grandes voies axonales de la substance blanche du cerveau. Ainsi,
Øl’apport maternel en fer est inversement corrélé avec l’anisotropie fractionnelle (AF) qui permet de mesurer l’organisation des tissus dans le cerveau :
– un apport plus élevé enfer alimentaire est associé à une plus grande complexité et donc une plus grande maturité de la matière grise corticale
– inversement, un apport faible en fer est associé à une moindre complexité et plus d’immaturité de la matière grise en développement
Des résultats somme toute conformes aux attentes des chercheurs, en regard des retards de maturation déjà constatés en cas de carence maternelle en fer. Ici, les mères participant à l’étude avaient été suivies pour leur apport en fer, cependant 14% étaient toujours carencées après la naissance de l’enfant.
Enfin, ces résultats soulignent aussi, bien évidemment, toute l’importance de la nutrition maternelle pour le bon développement de l’enfant. Et même bien avant la naissance.
Source: Pediatric Research 24 November 2015doi:10.1038/pr.2015.248 Maternal Prenatal Iron Status and Tissue Organization in the Neonatal Brain (Visuel@Bradley Peterson, MD, Children’s Hospital Los Angeles)
CARENCE en FER : Une fenêtre précoce de vulnérabilité dans le développement fœtal–