Un nouveau rendu d’atelier des rencontres etourisme pour finir cette semaine en douceur : données, smart city, smart destination, start-up, usages, aménagement du terrioire... voilà le programme ! Autour de la table de ce matin du jeudi 22 octobre 2015 des Rencontres etourisme : Philippe Vidal, Maître de conférences à l’Université du Havre, Laurent Queige, Directeur général du Welcome City Lab et Nicolas Castay, directeur du GIP Littoral Aquitain.
Smart city , comment s’approprier ce concept pour un office de tourisme ?
Smart city ? Ouch, pas aisé comme thème pour le démarrage de 9 h ! Trois approches ont permis d’y voir plus clair.
La première, c’est Philippe Vidal qui l’apporte en repositionnant le territoire et l’office de tourisme face à la « convention internet ». Kézako ? Il s’agit de montrer qu’avec la mutation des usages, les outils technologiques, les rencontres sur le numérique (…), un territoire se doit d’évoluer pour correspondre aux normes, à la convention qui se dresse devant lui. Atteindre cette convention passe par des étapes, « des épreuves », auxquelles se confronte le territoire et du même coup l’office de tourisme. Ces multiples épreuves du etourisme institutionnel ne sont pas toutes obligatoires, elles dépendent de l’objectif de développement du territoire. Ce dernier n’est pas forcément intelligent au final mais devient surtout intelligible.
La deuxième approche, c’est Laurent Queige qui nous la propose. Ce passage vers la « ville intelligente » ou le « territoire touristique intelligent » se fait par l’appui d’entreprises innovantes, novatrices, collant aux usages des citoyens, dont les voyageurs font partie. L’expérimentation permet alors de modifier et conforter des solutions avant de les valider pour favoriser leur déploiement. L’accès à la donnée en est un des piliers et positionner l’usage au centre de tout permet de rendre plus efficaces les solutions technologiques au service d’une possible smart city.
Enfin, la troisième approche mise en avant par l’atelier part d’une problématique territoriale. L’exemple proposé par Nicolas Castay est une étude de cas grandeur nature. Il s’agit de la problématique des déplacements depuis la métropole bordelaise vers les accès aux plages girondines. Ces derniers sont en effet saturé une vingtaine de jour dans l’été avec des problèmes de stationnement majeurs, de bouchons doublant le temps de trajet, de sécurité incendie des espaces forestiers, de sécurisation des plages et zones de baignade, d’aménagement et d’infrastructures. La technologie et la question d’une gouvernance établie à l’échelle d’une « destination de projets » se lient alors pour apporter des solutions innovantes sur la donnée prédictive et la diffusion d’information et d’alerte en temps réel. L’objectif ? Orienter les usagers vers des zones plus propices afin de limiter la sur-fréquentation.
Quels enjeux pour un territoire touristique ?
Apprivoiser les notions de « smart city » et de « smart destination » n’est pas forcément évident mais aux travers les différents exemples évoqués et illustrés par les intervenants de cet atelier, il s’avère que ces notions font écho à l'aménagement du territoire et nous poussent alors à repenser différemment nos projets. La place de l’institutionnel du tourisme est aussi repensée.
Se focaliser sur les usages permet notamment de soutenir l’innovation avec un écosystème alliant les consommateurs (voyageurs et habitants), les collectivités et les entreprises maitrisant la donnée et les process innovants. Ce n’est certainement pas révolutionnaire mais à bien des égards, cette approche permet aux institutionnels du tourisme, expert de la destination, fin connaisseur des comportements de leurs clientèles, garants d’une donnée qualifiée, de se repositionner auprès des entreprises et start-ups en tout genre. L’objectif ? Faire émerger de nouveaux usages, ré-enchanter des projets parfois stagnants, accélérer la mise en œuvre et le déploiement de nouvelles solutions.
"Se mettre au service de" en jouant un rôle de médiateur et d'accélérateur pourrait être une piste de réflexion majeure.
Via ces réflexions et la dynamique autour de la notion « smart destination », les offices de tourisme pourraient ainsi affirmer un rôle d’intermédiaire pour faire de leur territoire de grands terrains de jeu propices à l’innovation et à l’expérimentation.
La présentation complète de l'atelier est à retrouver sur http://fr.slideshare.net/Rencontres-etourisme/et11-a15smartcity-et-tourisme