(De notre envoyé spécial.) Salonique, 9 décembre (arrivée le 10).
Notre concentration vers Salonique est terminée ; elle s’est effectuée dans les meilleures conditions. Notre décrochage de Krivolak et de Demir-Kapou ne nous a coûté que quelques hommes hors de combat ; c’était pourtant une opération périlleuse. Nous avons fait sauter le tunnel de Demir-Kapou et le pont 133. À l’heure qu’il est, le grand pont sur le Vardar, en face de Stroumitza-Care, subit le même sort. La brigade anglaise, inquiétée mercredi dans le secteur de Doiran, s’est dégagée à la baïonnette. Nous occupons notre nouveau front. Celui que nous venons de quitter n’avait plus de raison d’être. Nous avions poussé jusqu’à Krivolak et Demir-Kapou pour deux raisons : premièrement, donner la main aux Serbes ; deuxièmement, marcher sur Velès. Or, les Serbes ne sont plus et le manque de renforts nous interdisait toute offensive sur Velès. Sur un front plus resserré nous pourrons plus efficacement résister aux Bulgares qui, poussés par l’Allemagne, nous attaquent avec des forces supérieures en nombre. De grandes pages vont s’écrire aux portes de Salonique.
Le Petit Journal, 11 décembre 1915.