Bientôt un mois que je suis dans la " friendly island ". Et je suis à nouveau accompagné d'une charmante demoiselle, elle s'appelle Élodie... Ma Louet est revenue ! Le reste relève de notre vie privée ;)
Je n'ai rien trouvé de mieux que de casser le safran avant de l'accueillir... La plage de Simpson Bay est surplombée par la piste d'aéroport, donc pas de lumière. Je n'ai pas vu la plage s'approcher et il était trop tard lorsque j'ai essayé de faire un virement de bord en urgence.
Je me suis retrouvé le flanc Babord sur la plage et les vagues venaient taper le flanc Tribord en m'empêchant de repousser le bateau convenablement.
J'ai d'abord mis pieds à terre en essayant de repousser le bateau par son flanc Babord. Le bateau se soulève et commence à faire un peu plus face à la mer. De temps en temps j'ai l'impression qu'il commence à avancer mais il y a toujours une vague pour le recoucher. C'est dangereux, le bateau pourrait m'écraser si j'anticipe mal une grosse vague.
Un couple a vu arriver Poker d'As et s'est approché en marchant au doux son des jurons du capitaine.
Le jeune homme me dit qu'il a des amis qui ont un bateau et qu'il essaye de les appeler.
Quelques minutes plus tard, je me décide à sortir une ancre, je la jette le plus loin possible. Ce n'est pas assez loin. Il me faut aller marcher dans les fonds avec l'ancre à la main. Je ne suis pas bon en apné, et je ne peux pas descendre en dessous de deux mètres cinquante à cause de mes oreilles. Elle n'ira donc pas bien loin mais suffisamment pour pouvoir tirer le bateau.
De retour sur l'étrave (l'avant) de Poker D'AS, je me bats avec la chaîne qui menace de m'arracher un doigt. Elle est reprise sur un des taquets d'amarrage mais lorsqu'une grosse vague vient taper sur la coque, il n'est pas toujours possible de la retenir complètement. Même quand j'avais suffisamment de temps pour rattraper la chaîne et la tourner au taquet, le bateau ne gagnait quasiment pas de terrain.
Dans la précipitation, les gants ont été oubliés... Trois points de sutures entre le pouce et l'index !
Mon ami me dit que les siens arrivent. Effectivement on voit du mouvement plus loin. Je fais des signaux de lumière pour qu'ils nous repèrent et passe le relais pour aller me rebattre avec la chaîne. Sur le coup je n'ai pas pensé aux trois courts/trois longs/trois courts (SOS en morse). Les renforts arrivent, c'est un semi-gonflable de la douane hollandaise... 250 chevaux au cul. Ils ont été super et ont dégagé le bateau rapidement. Mais pourquoi la douane ? Mon ami serait il un vicieux ? Il est déjà parti. Les douaniers me diront qu'il avait appelé directement la police. Peut être est-il lui même policier ?
Vicieux ou policier, merci pour ton aide qui m'a sorti d'un beau bourbier !
Durant la manoeuvre, une amarre a cassée deux fois. Et nous avons fini par casser le safran. La quille n'a rien et aucune voie d'eau n'est à déplorer. Je revivais un peux la mésaventure de La Baule mais en étant sur place. Ici l'intervention c'est fait bien plus rapidement et les dégâts sont minimes.
Aujourd'hui, on a presque fini le nouveau safran. Une vidéo expliquant les étapes de confection est en cours de création.
Revenons à des nouvelles plus touristiques... J'ai passé deux semaines dans le Nord-Est de l'île à Grand Case. Le mouillage est calme, et la rue principale est juste là. J'étais venu rejoindre un ami et sa femme, Ben et Sophie, qui étaient en vacances dans un appart à Orient Bay. On s'est fait une rando, du jet-ski en peignoir, de la pêche à la ligne, à la traîne et au harpon, un tour à Phillipsburg, et le Calmos Café.
Si vous arrivez en bateau sous pavillon Français, Grand Case et Marigot (à l'intérieur du lagon) sont deux mouillages gratuits. La plupart des autres sont payants. Faites vos clearances " in " et " out " (papier d'entrée sur territoire) coté Français pour éviter de payer des prix exorbitants. Coté hollandais, le bar Lagoonies est vraiment chouette et on y parle aussi français. Coté Français c'est au Calmos Café (à Grand Case) qu'il faut aller !
A Saint Martin, les produits de qualité sont vendus à des prix défiant toute concurrence. Du coté de Phillipsburg, le matériel informatique neuf est vendu au rabais et mon ordi a pris l'eau. Sans lui plus d'articles, plus de vidéos, plus de skype, plus rien ! Je n'ai plus de fonds personnels, j'ai finalement acheté un ordinateur à l'association. Cet ordinateur appartient à l'association et non pas à moi. Il nous sert à vous faire partager notre petite aventure. Une fois le voyage terminé, soit il y restera et servira uniquement au bon fonctionnement d'HumaniMer, soit je le rachèterai au profit de l'association.
Les statuts de l'association HumaniMer seront scrupuleusement respectés.
Les avions ont peu de place pour atterrir et nous passent souvent au dessus de la tête. Ici ils sont petits donc ce n'est pas souvent dérangeant. Dans le Sud, coté hollandais, à Simpson Bay, ils sont bien plus gros et on ne s'entend plus parler. Vers Marigot, pas un avion ! C'est ici que l'on répare le safran et on s'y plait bien. Depuis que ma Louet m'est revenue, on avance chaque jour sur la construction du safran, et ça commence à prendre vraiment forme ! Il ne nous coûtera pas si cher que ça. Plus que le gel-coat (mastic) et l'antifooling (peinture) et on est prêt à repartir.
Une vidéo explicative intitulée " comment reconstruire un safran complet " est en cours de création.
En attendant, on c'est trouvé un bon groupe de potes. On fait bien la fête, et on profite des papillons, des petits requins et autres gros poissons qui passent sous la coque de Poker D'AS le soir :)