Chronique du livre « Des mots qui vont très bien ensemble », recueil d’interviews de Paul McCartney

Publié le 07 décembre 2015 par Dookiz @merseysideband

La littérature sur Paul McCartney ne manque pas. Fallait-il un énième ouvrage sur le plus célèbre liverpuldien vivant ? Quand il s’agit d’un recueil d’interviews de Paul du Noyer, oui ! Ces mots qui vont très bien ensemble sont la synthèse parfaite d’un parcours complet et inimitable, celui de Sir Paul conté par lui-même en toute modestie.

Paul Du Noyer est un vrai « scouser », un habitant de Liverpool. Un détail qui aide pour interviewer Macca. Habitué des interviews avec des pointures du rock (Bowie, Lou Reed, Mick Jagger…), le fondateur et rédacteur en chef de MOJO nous plonge en toute délicatesse dans l’univers envoûtant de la carrière de McCartney. Passionnant !

« Il n’y a pas de version définitive, ça n’existe pas »

Comme le précise Paul Du Noyer, il sert en quelques sortes de disque dur externe pour Paul McCartney. Il y a tant de matière à conter, des anecdotes sont racontées tellement de fois que plus personne ne se souvient de la vraie version. S’il fallait extraire une seule phrase de ce recueil, ce serait peut-être la suivante : « Il n’y a pas de version définitive, ça n’existe pas, et on se rend compte que ça vaut pour toutes les histoires. » Cette phrase vient clôturer l’un des chapitres où Paul s’interroge sur la capacité à retranscrire des anecdotes dont les versions divergent. « Comment des gens peuvent-ils prétendre être experts alors qu’ils n’étaient pas dans la même pièce que nous ? » Ce recueil est justement tout sauf une analyse d’expert. Pourtant, Paul Du noyer n’est pas un novice. Au fil des chapitres, on prend la place de Paul Du Noyer pour finalement jouer au psy malgré nous, avec Paul McCartney allongé sur le divan. Un doux rêve de pur bonheur.

Anecdotes collantes

Comment faire le tri dans ce recueil d’une densité surprenante ? Pas vraiment besoin de trier tant chacun y trouvera son compte. On se balade au fil d’une histoire pas comme les autres. Qui aurait pensé aux Jelly Babies, ces bonbons qui jonchaient la scène du concert de Washington en 64 ? Un détail peut-être,  au point de littéralement coller nos Fab Four sur une scène dont ils semblaient désormais prisonniers. Des anecdotes croustillantes (ou collantes plutôt !) comme celle-ci, il en existe des dizaines dans le livre. Elles viennent ponctuer les grandes lignes d’une carrière qui suscite beaucoup de questions. Comme la drogue par exemple. Quand Paul Du Noyer demande à Paul comment il a vécu le tournant musical en 1966, là où tous les groupes comme les Beach Boys, Dylan, les Byrds semblaient trouver un nouveau son, Macca répond simplement : « Il ne faut pas oublier que tout le monde planait. Une conséquence du passage de l’alcool à l’herbe. On ne peut hélas pas vraiment attribuer ça a autre chose. Ce serait sympa d’avoir une jolie petite histoire bien propre à raconter, mais il n’y en n’a pas. » Ce constat est d’une simplicité et d’une honnêteté déconcertante.

Just like starting over

Et bien entendu, il y a la question de l’après Beatles, la sortie du premier album solo, les relations avec Apple (dont il reparle même encore en 1989), la concurrence avec les autres membres du groupe et les interrogations qui en découlent. Comment imaginez-vous que quelqu’un comme McCartney puisse dire que l’arrivée de Bowie ou de Led Zeppelin lui donnaient l’impression de tout recommencer à zéro. Tout recommencer quand on a été plus populaire que le Christ ? Eh oui, c’est bel et bien vrai, surtout avec les aléas des tournées, cette agression au Nigéria en 1973 où il perdit toutes ses bandes alors que les fans des Wings, son nouveau groupe, commençaient à être plus nombreux (« J’étais un vrai fan des Wings ». On n’aurait jamais imaginé que quelqu’un puisse dire ça un jour.)
Et puis il y a bien sûr le regard sur les Beatles ou les Wings que l’on voit évoluer, ou pas,  au fil du livre. En 89, il déclare à propos des Wings :   »Les gars ne se sentaient pas à la hauteur » puis en 2001 : « Je n’étais pas un dictateur mais nous n’étions pas tous égaux. » Magique ! Les années passent, et pourtant, sans même que Du Noyer ne lui pose de question, Paul évoque naturellement  John, souvent… systématiquement en fait.

La littérature sur Paul McCartney ne manque pas. Fallait-il un énième ouvrage sur le plus célèbre liverpuldien vivant ? Quand il s’agit d’un recueil d’interviews de Paul du Noyer, oui ! Ces mots qui vont très bien ensemble sont la synthèse parfaite d’un parcours complet et inimitable, celui de Sir Paul conté par lui-même en toute modestie.

Paul Du Noyer est un vrai « scouser », un habitant de Liverpool. Un détail qui aide pour interviewer Macca. Habitué des interviews avec des pointures du rock (Bowie, Lou Reed, Mick Jagger…), le fondateur et rédacteur en chef de MOJO nous plonge en toute délicatesse dans l’univers envoûtant de la carrière de McCartney. Passionnant !

« Il n’y a pas de version définitive, ça n’existe pas »

Comme le précise Paul Du Noyer, il sert en quelques sortes de disque dur externe pour Paul McCartney. Il y a tant de matière à conter, des anecdotes sont racontées tellement de fois que plus personne ne se souvient de la vraie version. S’il fallait extraire une seule phrase de ce recueil, ce serait peut-être la suivante : « Il n’y a pas de version définitive, ça n’existe pas, et on se rend compte que ça vaut pour toutes les histoires. » Cette phrase vient clôturer l’un des chapitres où Paul s’interroge sur la capacité à retranscrire des anecdotes dont les versions divergent. « Comment des gens peuvent-ils prétendre être experts alors qu’ils n’étaient pas dans la même pièce que nous ? » Ce recueil est justement tout sauf une analyse d’expert. Pourtant, Paul Du noyer n’est pas un novice. Au fil des chapitres, on prend la place de Paul Du Noyer pour finalement jouer au psy malgré nous, avec Paul McCartney allongé sur le divan. Un doux rêve de pur bonheur.

Anecdotes collantes

Comment faire le tri dans ce recueil d’une densité surprenante ? Pas vraiment besoin de trier tant chacun y trouvera son compte. On se balade au fil d’une histoire pas comme les autres. Qui aurait pensé aux Jelly Babies, ces bonbons qui jonchaient la scène du concert de Washington en 64 ? Un détail peut-être,  au point de littéralement coller nos Fab Four sur une scène dont ils semblaient désormais prisonniers. Des anecdotes croustillantes (ou collantes plutôt !) comme celle-ci, il en existe des dizaines dans le livre. Elles viennent ponctuer les grandes lignes d’une carrière qui suscite beaucoup de questions. Comme la drogue par exemple. Quand Paul Du Noyer demande à Paul comment il a vécu le tournant musical en 1966, là où tous les groupes comme les Beach Boys, Dylan, les Byrds semblaient trouver un nouveau son, Macca répond simplement : « Il ne faut pas oublier que tout le monde planait. Une conséquence du passage de l’alcool à l’herbe. On ne peut hélas pas vraiment attribuer ça a autre chose. Ce serait sympa d’avoir une jolie petite histoire bien propre à raconter, mais il n’y en n’a pas. » Ce constat est d’une simplicité et d’une honnêteté déconcertante.

Just like starting over

Et bien entendu, il y a la question de l’après Beatles, la sortie du premier album solo, les relations avec Apple (dont il reparle même encore en 1989), la concurrence avec les autres membres du groupe et les interrogations qui en découlent. Comment imaginez-vous que quelqu’un comme McCartney puisse dire que l’arrivée de Bowie ou de Led Zeppelin lui donnaient l’impression de tout recommencer à zéro. Tout recommencer quand on a été plus populaire que le Christ ? Eh oui, c’est bel et bien vrai, surtout avec les aléas des tournées, cette agression au Nigéria en 1973 où il perdit toutes ses bandes alors que les fans des Wings, son nouveau groupe, commençaient à être plus nombreux (« J’étais un vrai fan des Wings ». On n’aurait jamais imaginé que quelqu’un puisse dire ça un jour.)
Et puis il y a bien sûr le regard sur les Beatles ou les Wings que l’on voit évoluer, ou pas,  au fil du livre. En 89, il déclare à propos des Wings :   »Les gars ne se sentaient pas à la hauteur » puis en 2001 : « Je n’étais pas un dictateur mais nous n’étions pas tous égaux. » Magique ! Les années passent, et pourtant, sans même que Du Noyer ne lui pose de question, Paul évoque naturellement  John, souvent… systématiquement en fait.

Doutes et déceptions

On traverse pour autant les années avec lui, autour de sa collaboration avec Michael Jackson, sur les propositions astronomiques de reformation des trois Beatles, la gestion de l’héritage avec les 2 veuves de John et George. Toutefois, la dernière partie aborde les choses sous un angle plus psychologique. Comment Paul McCartney écrit-il une chanson ? Ses confessions d’auteur-compositeur, comment la musique de Bach a influencé Blackbird, quels sont ses doutes, ses déceptions, comment a-t-il vécu la vague punk à la fin des années 70, son silence sur les prises de position politiques ou religieuses… sans oublier ses trente ans de mariage avec Linda, sa muse, sa confidente. Au fil de ces 360 pages, c’est plutôt nous, en tant que lecteur qui avons la sensation d’être le confident de Paul McCartney. Un sacré privilège que de se délecter des ces mots qui vont décidément très bien ensemble. Une réussite totale.

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