Si vous me connaissez, vous savez forcément que Doctor Who est une de mes séries préférées. Cependant, il faut savoir que la huitième saison diffusée en 2014 m'avait un peu déçu et il y a plusieurs raisons à cela. Tout d'abord, j'aimais beaucoup l'incarnation du Docteur par Matt Smith. J'adorais son côté loufoque et sa prestance et si Peter Capaldi possède un talent indéniable, il faut avouer que la tournure qu'à pris le personnage ne m'a pas vraiment séduit. Dur, insensible et exaspérant, Twelve était plus détestable qu'autre chose et c'est un fait que j'avais du mal à digérer. De plus, le fil rouge de la saison m'a un peu laissé sur ma faim et les épisodes ne brillaient pas par leurs scénarios (si ce n'est l'excellent Listen). En claire, je trouvais que la série s'essoufflait. Mais je n'ai pas abandonné le visionnage pour autant. Et je dois avouer que j'ai bien fait, car la neuvième saison m'a agréablement surpris.
Retour aux sources.
Contrairement à la saison précédente composée presque exclusivement de Stand-alone (un épisode = une histoire), la neuvième possède énormément d'épisodes en deux parties. Ce parti pris permet de développer des scénarios plus complexes et plus convaincants et il faut bien avouer que ce pari est réussi. Mieux construits et mieux écrits, ces épisodes sont nettement plus prenant que ceux de la saison 8. En outre, effectue un véritable retour aux sources en invitant de nombreux protagonistes et adversaires issus des saisons précédentes et des épisodes classiques. On peut ainsi revoir Osgood, Kate Stewart, Missy ou encore Davros. Ces retours sont non seulement bienvenus, mais également très bien intégrés à l'histoire du Docteur et de son compagnon.
L'ambiguïté de la nouveauté.
Mais bien entendu, qui dit nouvelle saison, dit également nouveaux personnages importants. Et s'il y en a un qui était attendu de pied ferme, c'est bien celui campé par Maisie Williams (qui joue Aria dans Game of Thrones). Celle-ci apparaît dans plusieurs épisodes et le moins que l'on puisse dire, c'est qu'on ne sait jamais à quoi s'attendre avec elle. Dans un épisode elle sera adorable et aidera le Docteur et Clara à mener à bien leur mission du jour, alors que dans le suivant, elle les attirera dans un piège pour servir ses propres intérêts ou ceux de quelqu'un d'autre. Je ne vais pas vous révéler les secrets qui l'entourent puisque c'est nettement plus intéressant de les découvrir par soi-même, mais je dois bien avouer que ce personnage est certainement l'une des meilleurs trouvailles de cette saison, comme l'avait été River pour la quatrième et la cinquième. Et vu comme cette saison se termine, il y a fort à parier que nous la reverrons, ce qui est une très bonne chose.
Une fin complexe, mais émouvante.
Bon, là je vous préviens, je risque de spoiler méchamment un élément centrale de cette saison donc passez votre chemin si vous ne l'avez pas visionné. Il y a quelques mois, il a été annoncé que Jenna Coleman quitterait le show à la fin de cette année. La question n'était donc pas de savoir quand, mais plus comment elle allait partir. Et encore une fois, Moffat et son équipe de scénaristes ont réussi le tour de force d'organiser un départ très émouvant et surtout très original. Pourtant, ce n'était pas ma première impression, car il faut savoir que ce départ se déroule durant les trois derniers épisodes de la série. A la fin du premier, Clara meurt brutalement et honnêtement, je me suis dit " c'est tout ? ". Et évidemment, ce n'était pas tout, car le Docteur trouve un moyen de " contourner " la mort tragique de son compagnon lors du dernier. Cet évènement permet à Clara d'avoir une sortie de scène définitive et digne de ce nom pour Clara, comme ce fut le cas pour Amy et Rory. Ce que je peux en revanche reprocher c'est la complexité de l'approche de dernier épisode de la saison. On commence avec une longue scène d'ouverture durant laquelle on ne comprend pas vraiment ce que veut le Docteur, puis on enchaine sur ses retrouvailles avec Clara avant de tomber à nouveau dans l'incompréhensible. Du coup, ce n''était pas bien simple de rester attentif jusqu'au bout, ce qui est bien dommage, car la fin est très jolie.
Le règne de Twelve.
En revanche, une chose est sûre, c'est que cette neuvième saison a permis à Capaldi d'asseoir sa position en tant que douzième Docteur. L'an dernier, j'avais la sensation que la plupart des épisodes étaient centrés sur Clara et que les seules fois où le Docteur était mis en avant, c'était pour être désagréable ou pour prendre des décisions douteuses. J'exagère peut être un peu, mais c'était plus ou moins le sentiment que j'avais. Mais cette année, la douzième incarnation du héros a gagné en empathie, en clairvoyance et en présence. Du coup, cette saison montre bien qui est le personnage central de la série. Mes deux moments préférés du Docteur restent le discours qu'il tient lors de la scène finale de The Zygon Inversion et l'intégralité de l'avant dernier épisode de la saison, Heaven Sent. Durant ce dernier, Capaldi est le seul et unique acteur à l'écran et je dois bien reconnaitre que la performance est vraiment impressionnante !
Doctor Who nous a donc offert une très belle saison cette année. Si belle qu'elle m'a réconciliée avec cette série qui commençait à m'ennuyer. Et si Matt Smith me manque toujours un peu, je dois bien reconnaitre que Capaldi incarne très bien le seigneur du temps. A voir par la suite, mais cela m'a fait plaisir de retrouver une des mes séries préférées en aussi grande forme.