A moins de 48 heures, de la conclusion des négociations de la COP 21, les termes d’un futr accord sont de plus en plus claires même si des doutes persistent sur l’ambition et la force d’application de ses termes.
Dernière ligne droite
Hier Mercredi, une dernière version du texte d’accord à la COP21 a été présentée mercredi aux 195 pays signataires de la Convention-Climat de l’ONU (CCNUCC). Il s’agit désormais d’une version réduite à 29 pages d’où ont été supprimés les trois-quarts des points de litiges, des expressions toujours placées entre crochets pour signifier qu’ils restent à négocier.
La transparence, l’adaptation aux impacts du changement climatique, les forêts, les moyens de coopération, les transferts de technologies et le préambule semblent avoir progressé, avec des propositions plus tranchées qu’avant et des paragraphes moins ambigus. Néanmoins, force est de constater que des points compliqués semblent en voie de consensuation : comme la différenciation (les efforts à fournir par les pays selon leurs moyens et leurs responsabilités dans le changement climatique), le niveau des financements (100 milliards de dollars par an entre 2020 et 2030) et leurs moyens de mise en œuvre, et l’ambition de l’accord, c’est-à-dire son objectif de long terme (entre 70 et 95% de réduction d’émissions de gaz à effet de serre en 2050 par rapport aux niveaux de 2010 ). Soit trois articles fondamentaux de l’accord de Paris.
Afrique et COP21
Les pays africains se sont mobilisés juste avant la COP21 à travers des rencontres de haut niveau et la rédaction d’un document signé par plus de 20 personnalités pour s’assurer que les engagements de financements prévus à partir de 2020 seraient respectés. Les dirigeants africains appellent à un accord contraignant « dans lequel s’engagent prioritairement les pays contributeurs de CO2».
Ils souhaitent réussir à mobiliser une contribution des pays développés à hauteur de 3 Mds$ (2,75 Mds€), puis 5 Mds$ (4,6 Mds€) par an entre 2020 et 2030. Ces moyens seraient consacrés à la mise en place d’une agence panafricaine dirigée par des Africains pour piloter les projets, financer des mesures pour protéger la forêt, soutenir les agences des bassins du lac Tchad et du Niger, ainsi que l’Agence panafricaine de la grande muraille verte.
Position des Etats-Unis
Les Etats-Unis refusent tout accord contraignant car il serait impossible de l’appliquer tout en limitant les pays signataires. A Kyoto, en 1997, au dernier accord contraignant, seuls 30 pays avaient suivi. Ce qui en a fortement limité la portée.
A Paris, John Kerry rappelle la reconnaissance des Etats-Unis dans le réchauffement climatique par Barack Obama en début d’année et annonce le doublement de l’aide publique de Washington pour aider les pays émergents à s’adapter au changement climatique pour atteindre désormais 860 millions de dollars par an (sur les 10 milliards de dollars prévus par an). Il annonce aussi que l’investissement des Etats-Unis dans l’innovation en matière d’énergies renouvelables va atteindre 5 milliards de dollars par an, dans le cadre d’un engagement à doubler leurs dépenses de R&D dans les énergies bas carbone dans les cinq ans à venir.
John Kerry insiste sur les opportunités économiques permises par la transition écologique comme incitations aux secteurs économiques conservateurs pour développer leurs investissements, améliorer le cycle de vie de leurs produits, avec les créations d’emploi induites