Ce qui est bien avec les contes, c’est qu’on a toujours de nouveaux points de vue : ils s’adaptent à tout contexte. Il suffit de poser une question qui ne l’a pas encore été. Ainsi de l’histoire du Petit Poucet. Vous êtes-vous déjà demandé ce que devient la femme de l’ogre ? On sent bien qu’elle hésite à donner les garçons à manger à son mari. Mais que celui-ci dévore ses filles, comment pourrait-elle le supporter ?
C’est ici que Marie Forte-Cuisse va changer le cours de l’histoire : elle quitte son mari.
Inimaginable à l’époque de Perrault qui avait, semble-t-il, d’autres préoccupations. Mais aujourd’hui où la mode est à manger cinq fruits et légumes par jour, où pour voyager loin il n’est pas besoin de bottes de sept lieues, il y a de quoi raconter la métamorphose des parents, et la place faite aux prescriptions des enfants.
Le destin de la femme de l’ogre est toujours d’avoir sept enfants, des filles, de génération en génération. Ça, le texte de Natalie Rafal n’y échappe pas malgré toute sa détermination à changer le cours de l’histoire. C’est qu’il y a encore beaucoup à faire, d’un bout à l’autre de ce monde.
J'ai vu ce spectacle au Studio-Théâtre de Charenton (94)