Non, Paul #Ariès n’est pas seul. Un autre monde, une autre #gauche est possible. Mais pas avec le #PS.

Publié le 10 décembre 2015 par Mister Gdec

Tout le monde le sait, le voit, et pour la plupart, parmi ceux qui ont une vision globale et détachée, nous en avons conscience : le temps de la clarification politique est arrivé. L’esprit clanique, partisan, et inconditionnel du seul parti unique autorisé à gauche est terminé, quel que soit celui-ci. L’autoritarisme ne saurait donner aussi systématiquement le La,  surtout depuis l’avènement d’un premier ministre à son piédestal immérité alors qu’il représente si peu la gauche. Seuls les aveugles idéologiques qui refusent tout remise en question peuvent rester droits dans leurs bottes, comme les vallsiens, rebsamiens, et autres collombins, une minorité, bien qu’extrêmement agissante. Pourtant, le PS est sous leur coupe depuis bien trop longtemps déjà. La peur peut elle seule servir de boussole politique ? Personne ne doit s’y résigner. C’est pourquoi, en lisant ce billet de Juan, je ne pouvais pas être satisfait de la belle unanimité qui s’y étale. Elle est de façade, hypocrite, et déconnectée des milieux militants, quel qu’en soit le parti, le mouvement, le courant d’idées, je le sais. Aussi ai-je fait savoir à mon collègue blogueur ce que je pensais de son gentil petit positionnement qui surtout ne veut rien changer au paysage politique comme il va. Mal.

« Ce qui vient au monde pour ne rien troubler ne mérite ni égards ni patience » (R. Char)

Mais son billet aura cependant eu le mérite de m’ alerter sur l’existence d’un article de Paul Ariès qui semble-t-il en irrite beaucoup, aussi ma curiosité a-t-elle été piquée au vif. J’y suis allé voir, n’y ait trouvé rien à redire, sinon que le cas de la région Lorraine aurait pu tout autant représenter  un cas d’école que celui de l’autre région évoquée qui justifie l’intervention de Corinne Morel-Darleux, du PG, avec qui j’ai quelques accointances quant à son engagement politique écologique, que je respecte. Elle s’est expliquée pour ce qui concerne cette région dont je ne connais pas le contexte, les contours, les acteurs, les enjeux. Sa démarche  me semble claire et sincère, et l’organisation respectueuse d’un cheminement démocratique à construire. je n’ai donc pas à en juger. Par contre, concernant ma région, et l’Ile de France, j’ai davantage d’éléments, et les états-major de la gauche au sens le plus laxiste du terme feraient bien de nettoyer leur lunettes après ce deuxième tour car ils pourraient bien se prendre dans la figure un taux d’abstention et une hémorragie de militants encore plus explosifs que ce n’est déjà le cas actuellement. Les gens sont dégoûtés de cette façon de faire de la politique, quels que soient les partis examinés. Aucun parti ne peut plus sciemment prendre ses sympathisants pour des crétins absolus en leur demandant d’accepter aujourd’hui ce qu’ils méprisaient, vilipendaient et démontaient hier, ce pour quoi ils n’avaient ps de mots assez forts, quand ils étaient plus libres…  Ce type de fonctionnement partisan qui était jusqu’à présent celui du seul PCF, particulièrement schizophrène, depuis des dizaines d’années, se propage à présent dans tous les partis de gauche sous prétexte de lutte contre le FN. Cette pratique illisible et assez écœurante contribue de manière particulièrement efficace au vu des statistiques électorales au dégoût de la politique, à l’abstention et au rejet de tous les discours qui s’y apparentent, au point de convaincre de moins en moins de gens. Ce phénomène est en train de détruire la gauche, en effet, comme le fait son impuissance à changer le quotidien, en répondant de manière plus ciblée aux vrais problèmes rencontrés par les plus démunis comme par les français dits « moyens » par facilité de langage : chômage, santé, logement… Comme je l’écris à Juan dans mon commentaire, faut arrêter de se voiler la face, et de faire comme si de rien n’était, comme s’il n’y avait pas eu les attentats, l’état d’urgence, l’insupportable stigmatisation de nos amis musulmans y compris dans les rangs du PS, ce que l’état major parisien veut étouffer. Accepter ces « fusions techniques » qui font l’objet des commentaires acerbes et des railleries comme des quolibets sur tous les réseaux sociaux entre militants et sympathisants PS/PCF/PG/Ensemble ou non encartés, globalement, c’est pactiser avec le diable. Les idées du FN ne sont plus seulement au FN, et si on veut le combattre, commençons par le faire partout où se trouvent ses idées. Y compris à gauche. j’ai quitté le FDG pour cette raison centrale essentiellement, et je ne suis guère pressé d’y retourner quand je vois le triste panier de crabes que cela devient actuellement. Tous les partis semblent devenus de simples supplétifs du PS, et en ce sens, malgré la réponse de Corine, dont je respecte le travail qui force l’admiration, Paul Ariès a raison :

Réinventons la gauche. Rendons là plus lisible, et visible, c’est urgent. Malgré les discours, les partis, les personnalités sensées nous représenter, (et pourtant de plus en plus mal, et de plus en plus inaudibles).

Réinventons une autre manière de faire de la politique, loin de ces logiques d’appareils parisiens qui nous nient en imposant leurs diktats grotesques.

Un autre monde monde est possible. Mais certainement pas avec des dinosaures, professionnels de la politique qui n’ont jamais connu rien d’autre. Ce que nous vivons n’est pas l’histoire du FN comme les médias nous le claironnent comme pour nous euthanasier. C’est une crise de la représentation. Apportons à cela une réponse à construire ensemble. J’en suis.  Inventons notre Arc en ciel.