Chroniqué par Taissa
Te Retrouver de Keren David
Nombre de pages : 360 pages
Éditeur : Hugo Roman
Date de sortie : 4 novembre 2015
Collection : New Way
Langue : Français
ISBN-10 : 2755622407
ISBN-13 : 978-2755622407
Prix Éditeur : 17,00 €
Disponible sur Liseuse : OuiSon résumé :
Avant d’être adoptée par une famille aisée londonienne, Cass était une Jones. Mais tous ses souvenirs se sont envolés lorsque, à deux ans, elle a pris le nom de Montgomery, grande lignée de politiques anglais. Sa vie est bien tranquille, Will Hugues mis à part. Pourquoi le beau gosse du lycée s’intéressait à elle alors que sa cour est aussi grande que celle du prince Harry ? Mais le petit monde de Cass s’effondre le jour où son père se retrouve au coeur d’un scandale conjugal, et que sa famille vole en éclats. C’est ce jour même que choisit Aidan, son frère biologique, pour réapparaître sur Facebook. Aidan Jones, 18 ans, est passé de foyers en foyers après avoir fui un père abusif et une mère indifférente. Il survit grâce à de petits boulots dans le quartier de Camden et partage un studio avec sa copine Holly, une jeune fille un peu plus âgée que lui, et le fils de celle-ci. Cass et Aidan doivent apprendre à se connaître et apprivoiser leurs différences. Mais les liens du sang sont-ils plus solides que ceux qui vous ont construits ?
Mon avis :
La toute récente collection New Way d’Hugo Roman me fait de l’œil à chaque nouvelle sortie. Le vide de nos cœurs, Blacklistée, autant de petites perles dont les sujets chamboulent les thèmes habituels des romans Young Adult. Avec Te retrouver, Keren David s’inscrit parfaitement dans cette lignée : sujet complexe, point de vue relativement jeune, et une pointe de romance pour épicer le tout…
Et elle s’y réussit très bien !
Cass a 17 ans et symbolise l’ultime petite snobinarde des beaux quartiers : entre son père, homme politique ; sa mère, soutien indéfectible et son étrange petit frère Ben, elle a toutes les cartes en main pour réussir. D’ailleurs, elle s’y acharne : elle suit assidûment les cours et passe tout son temps libre à travailler ou participer aux nombreux clubs dont elle fait partie. Miss-Parfaite dans toute sa splendeur.
Jusqu’au jour où son père met enceinte une stagiaire à peine plus âgée qu’elle et abandonne son foyer pour vivre avec cette dernière. Puis — pire encore — qu’un garçon auquel elle ne pensait plus du tout réapparaisse dans sa vie : Aidan, son frère biologique. Un type un peu paumé, qui a abandonné les cours, vit dans un minuscule appartement au cœur des quartiers qu’elle ne fréquente jamais, avec une femme plus âgée et un bambin bruyant.
Un garçon avec lequel elle n’a rien en commun, à l’exception de son ADN et de quelques souvenirs qu’elle a refoulés depuis son adoption. Et là, tout déraille.
Les chapitres oscillent entre deux points de vue : celui de Cass et celui d’Aidan, ce qui nous offre un panel de leurs vies si différentes et nous fait regretter que les choses n’aient pas été différentes…
J’ai apprécié Cass dès le départ. Très intelligente et inconsciemment à la recherche de la perfection en ce qui concerne tous les éléments de sa vie, elle n’en est pas moins une adolescente normale avec tous les soucis que cela entraîne. Comme ce sentiment déroutant qu’elle éprouve pour Will, ou cette colère perpétuelle qu’elle ressent pour les membres de sa famille depuis quelques temps. Ses réactions m’ont faites sourire, m’ont émue à de nombreuses reprises ; même si j’ai songé parfois que l’auteure avait dépeint un personnage trop cliché — la petite fille adoptée qui veut être parfaite pour plaire à ses parents, c’est un peu facile… Il n’en reste pas moins que cela fonctionne et que suivre les déboires familiaux et sentimentaux de Cass a été très plaisant.
Pour Aidan, mon ressenti a été plus complexe. Contrairement à Cass, il n’a pas eu la chance d’être adopté et a passé sa vie dans les foyers où il a survécu à de nombreuses épreuves. Dyslexique, il a abandonné les cours assez jeune et bosse dans une boutique de récupération. Et surtout, son univers tout entier gravite autour d’Holly dont il est fou amoureux et du fils de cette dernière.
J’aurais pu m’attacher à ce personnage, ne serait ce que par pitié : malheureusement, il passe tellement de temps à se plaindre et à craindre le pire qu’il m’a rapidement agacée. Certes, on peut compatir à cette peur de l’abandon — compréhensible — et au fait qu’il ait du mal à espérer le meilleur avec tout ce qu’il a subi… Au bout d’un moment, la récurrence de ses doutes me l’a rendu simplement antipathique. Je ne doute cependant pas que d’autres lecteurs pourront l’apprécier : romantique, un peu paumé, avec une pointe de côté bad-boy, il a tout pour plaire.
Il a été pour moi totalement éclipsé par Will, un personnage charismatique qui se prend pour un détective privé et passe son temps à taquiner Cass pour la faire sortir de sa bulle. Les autres personnages du roman ont également une grande importance au long de l’histoire, même quand on ne s’y attendait pas vraiment — comme l’adorable Ben, ce gamin un peu perdu qui n’arrive pas à se faire de copains, ou le père de Cass, que j’ai pourtant insulté à plusieurs reprises.
Le gros point fort de ce roman est l’émotion qu’il transmet — surtout du point de vue de Cass qui, malgré tous ses efforts, ne parvient pas toujours à rester insensible. De plus, l’auteur trace une sorte de fresque familiale indémêlable et très moderne telle que je n’en avais jamais vue auparavant, traitant tous les sujets possibles sur ce thème : adoption, abandon, rupture, divorce, adultère… Du coup, elle ne fait que frôler les problèmes et ne va pas toujours au fond des choses, mais cela reste suffisant.
Le fait est que j’ai passé un bon moment avec « Te retrouver » et ses personnages ; mais que de nombreux points noirs m’ont gâché ma lecture. Que tous les personnages qui gravitent autour d’Aidan soient si faibles, si tristes en un sens, comme invisibles ; alors que dans le monde de Cass, tous sont forts, très intellectuels et capables de tout. Ou ces nombreux clichés qui parsèment le roman, comme si l’auteure elle-même ne souhaitait pas vraiment que l’univers de Cass et celui d’Aidan se mêlent réellement.
Néanmoins, la fin du roman offre un bon lot d’émotions brutes qui m’auront fait oublier ces quelques défauts et je suis certaine que « Te Retrouver » saura émouvoir nombre de ses lecteurs.
Chroniqué par Taissa
Te Retrouver de Keren David
Nombre de pages : 360 pages
Éditeur : Hugo Roman
Date de sortie : 4 novembre 2015
Collection : New Way
Langue : Français
ISBN-10 : 2755622407
ISBN-13 : 978-2755622407
Prix Éditeur : 17,00 €
Disponible sur Liseuse : OuiSon résumé :
Avant d’être adoptée par une famille aisée londonienne, Cass était une Jones. Mais tous ses souvenirs se sont envolés lorsque, à deux ans, elle a pris le nom de Montgomery, grande lignée de politiques anglais. Sa vie est bien tranquille, Will Hugues mis à part. Pourquoi le beau gosse du lycée s’intéressait à elle alors que sa cour est aussi grande que celle du prince Harry ? Mais le petit monde de Cass s’effondre le jour où son père se retrouve au coeur d’un scandale conjugal, et que sa famille vole en éclats. C’est ce jour même que choisit Aidan, son frère biologique, pour réapparaître sur Facebook. Aidan Jones, 18 ans, est passé de foyers en foyers après avoir fui un père abusif et une mère indifférente. Il survit grâce à de petits boulots dans le quartier de Camden et partage un studio avec sa copine Holly, une jeune fille un peu plus âgée que lui, et le fils de celle-ci. Cass et Aidan doivent apprendre à se connaître et apprivoiser leurs différences. Mais les liens du sang sont-ils plus solides que ceux qui vous ont construits ?
Mon avis :
La toute récente collection New Way d’Hugo Roman me fait de l’œil à chaque nouvelle sortie. Le vide de nos cœurs, Blacklistée, autant de petites perles dont les sujets chamboulent les thèmes habituels des romans Young Adult. Avec Te retrouver, Keren David s’inscrit parfaitement dans cette lignée : sujet complexe, point de vue relativement jeune, et une pointe de romance pour épicer le tout…
Et elle s’y réussit très bien !
Cass a 17 ans et symbolise l’ultime petite snobinarde des beaux quartiers : entre son père, homme politique ; sa mère, soutien indéfectible et son étrange petit frère Ben, elle a toutes les cartes en main pour réussir. D’ailleurs, elle s’y acharne : elle suit assidûment les cours et passe tout son temps libre à travailler ou participer aux nombreux clubs dont elle fait partie. Miss-Parfaite dans toute sa splendeur.
Jusqu’au jour où son père met enceinte une stagiaire à peine plus âgée qu’elle et abandonne son foyer pour vivre avec cette dernière. Puis — pire encore — qu’un garçon auquel elle ne pensait plus du tout réapparaisse dans sa vie : Aidan, son frère biologique. Un type un peu paumé, qui a abandonné les cours, vit dans un minuscule appartement au cœur des quartiers qu’elle ne fréquente jamais, avec une femme plus âgée et un bambin bruyant.
Un garçon avec lequel elle n’a rien en commun, à l’exception de son ADN et de quelques souvenirs qu’elle a refoulés depuis son adoption. Et là, tout déraille.
Les chapitres oscillent entre deux points de vue : celui de Cass et celui d’Aidan, ce qui nous offre un panel de leurs vies si différentes et nous fait regretter que les choses n’aient pas été différentes…
J’ai apprécié Cass dès le départ. Très intelligente et inconsciemment à la recherche de la perfection en ce qui concerne tous les éléments de sa vie, elle n’en est pas moins une adolescente normale avec tous les soucis que cela entraîne. Comme ce sentiment déroutant qu’elle éprouve pour Will, ou cette colère perpétuelle qu’elle ressent pour les membres de sa famille depuis quelques temps. Ses réactions m’ont faites sourire, m’ont émue à de nombreuses reprises ; même si j’ai songé parfois que l’auteure avait dépeint un personnage trop cliché — la petite fille adoptée qui veut être parfaite pour plaire à ses parents, c’est un peu facile… Il n’en reste pas moins que cela fonctionne et que suivre les déboires familiaux et sentimentaux de Cass a été très plaisant.
Pour Aidan, mon ressenti a été plus complexe. Contrairement à Cass, il n’a pas eu la chance d’être adopté et a passé sa vie dans les foyers où il a survécu à de nombreuses épreuves. Dyslexique, il a abandonné les cours assez jeune et bosse dans une boutique de récupération. Et surtout, son univers tout entier gravite autour d’Holly dont il est fou amoureux et du fils de cette dernière.
J’aurais pu m’attacher à ce personnage, ne serait ce que par pitié : malheureusement, il passe tellement de temps à se plaindre et à craindre le pire qu’il m’a rapidement agacée. Certes, on peut compatir à cette peur de l’abandon — compréhensible — et au fait qu’il ait du mal à espérer le meilleur avec tout ce qu’il a subi… Au bout d’un moment, la récurrence de ses doutes me l’a rendu simplement antipathique. Je ne doute cependant pas que d’autres lecteurs pourront l’apprécier : romantique, un peu paumé, avec une pointe de côté bad-boy, il a tout pour plaire.
Il a été pour moi totalement éclipsé par Will, un personnage charismatique qui se prend pour un détective privé et passe son temps à taquiner Cass pour la faire sortir de sa bulle. Les autres personnages du roman ont également une grande importance au long de l’histoire, même quand on ne s’y attendait pas vraiment — comme l’adorable Ben, ce gamin un peu perdu qui n’arrive pas à se faire de copains, ou le père de Cass, que j’ai pourtant insulté à plusieurs reprises.
Le gros point fort de ce roman est l’émotion qu’il transmet — surtout du point de vue de Cass qui, malgré tous ses efforts, ne parvient pas toujours à rester insensible. De plus, l’auteur trace une sorte de fresque familiale indémêlable et très moderne telle que je n’en avais jamais vue auparavant, traitant tous les sujets possibles sur ce thème : adoption, abandon, rupture, divorce, adultère… Du coup, elle ne fait que frôler les problèmes et ne va pas toujours au fond des choses, mais cela reste suffisant.
Le fait est que j’ai passé un bon moment avec « Te retrouver » et ses personnages ; mais que de nombreux points noirs m’ont gâché ma lecture. Que tous les personnages qui gravitent autour d’Aidan soient si faibles, si tristes en un sens, comme invisibles ; alors que dans le monde de Cass, tous sont forts, très intellectuels et capables de tout. Ou ces nombreux clichés qui parsèment le roman, comme si l’auteure elle-même ne souhaitait pas vraiment que l’univers de Cass et celui d’Aidan se mêlent réellement.
Néanmoins, la fin du roman offre un bon lot d’émotions brutes qui m’auront fait oublier ces quelques défauts et je suis certaine que « Te Retrouver » saura émouvoir nombre de ses lecteurs.