Critique: Le Pont des Espions

Titre: Le Pont des Espions
Réalisateur: Steven Spielberg 
Acteurs: Tom Hanks, Mark Rylance ...
Genre: Thriller
Nationalité: Américain 
Durée: 2h12min
Sortie: 2 décembre 2015 

Le Pont des Espions est le nouveau film de Steven Spielberg sur un scénario des frères Coen. Le film nous plonge au coeur de la Guerre Froide pour raconter l'histoire vraie de l'avocat Donovan qui va être chargé de défendre un présumé espion russe. Ce client, dans un contexte fortement anti-communiste, va lui valoir bien des ennemis. Mais cela ne va pas l'empêcher de tout faire pour innocenter cet homme et même permettre sa libération. 
Le Pont des Espions est l'archétype des films que les Américains produisent à outrance, ces grandes fresques dramatiques où une personne ordinaire devient une sorte de héros malgré lui. Autant dire qu'à l'image de Cheval de Guerre, l'un des derniers Spielberg, Le Pont des Espions rappelle fortement ces films qui ont fait le succès des studios hollywoodiens à une époque. Cependant, bien loin de faire cliché ou d'être inintéressant, le résultat est tout à fait appréciable, en particulier grâce à la prestation de Tom Hanks qui réussit toujours autant à transmettre les impressions de son personnage et ainsi de susciter   l'empathie du spectateur. Le scénario est en somme très classique en retraçant le parcours de cet avocat qui s'oppose à l'opinion publique et qui tente de faire rendre une justice la plus neutre possible dans un contexte de tensions où la crainte d'une nouvelle guerre mondiale est omniprésente. Car, Spielberg, à travers ce récit, parvient à retranscrire l'état de psychose de toute une génération. Il met d'ailleurs un accent tout particulier sur les sentiments éprouvés par la jeunesse, à l'image de ce qu'il a du lui-même vivre, en montrant notamment des entraînements effectués dans les classes pour prévenir tous risques d'attaques nucléaires. 

Et c'est dans ce contexte qu'évolue Donovan, un personnage courageux, qui ne recule devant rien à l'image des nombreux héros des films américains. Néanmoins, il convient de rappeler que Donovan a vraiment existé et que l'histoire qui nous est racontée, est son histoire. Et qui de mieux que Tom Hanks, un habitué de Spielberg, pour tenir le rôle principal. Sa prestation est ce qui contribue le plus fortement à la réussite du film. Celui-ci arrive, en effet, à transmettre une dose d'humanisme à son personnage en le rendant attachant. Car, comme tous les grands films du maestro du 7e Art, cette histoire se révèle peu à peu comme une véritable fable humaniste mettant en scène le dévouement d'un homme pour une cause qu'il croit juste. Le Pont des Espions est une nouvelle fois l'occasion de pouvoir admirer tout le génie de Spielberg au niveau de la réalisation. Dès la première scène, le spectateur est emmené dans une course poursuite sur les traces de l' espion russe en plein coeur de la jungle urbaine. Même si l'ensemble reste très fidèle au style de Spielberg que ce soit à la réalisation où dans les thématiques abordées, on peut néanmoins voir la patte des Frères Coen au scénario. Celui-ci regorge de répliques décalées et loufoques et abuse du comique de répétition. Cette association de deux styles assez opposés peut surprendre, mais le résultat est tout à fait remarquable. Cependant, si la réussite du Pont des Espions est indéniable, un petit bémol peut être mis sur le caractère un peu trop patriotique de certains passages qui font notamment passer avec exagération  les prisons américaines pour de luxueuses demeures à côté des méthodes de détention soviétiques. 

Mes notes: 

Scénario: 3,5/4
Intrigue: 2/3
Mise en scène/Photographie: 2/3
Casting: 2,5/3
Musique: 1/1
Durée: 1/1
Appréciation personnelle: 2,5/3
Thriller: 1/2
NOTE GLOBALE 15,5/20