L’AVC ou Accident Vasculaire Cérébral est en augmentation en France chez les personnes de moins de 65 ans. Une hausse de 14 % des hospitalisations auraient ainsi été constatées entre 2002 et 2010. Au total, il y aurait eu 130 000 hospitalisations directement liées à un AVC en 2010, autrement dit une hospitalisation toutes les 4 minutes.
Ces chiffres en font la première source de handicap acquis non traumatique, c’est-à-dire non provoqués par un choc : il faut savoir que plus de 30 000 personnes conservent des séquelles lourdes suite à un AVC. Avec approximativement 62 000 décès par an, l’AVC serait la troisième cause de décès dans l’Hexagone après l’infarctus du myocarde et le cancer. Au niveau mondial, pour l’année 2010 on recense plus de 16 millions de victimes et plus de 5 millions de décès lui sont attribué. L’OMS l’a même qualifié de pandémie et ses projections ne sont guère réjouissantes. Faisons le point sur la question.
Qu’est-ce qu’un AVC ?
Pour définir simplement un AVC, on peut dire que le cerveau ou partie du cerveau est subitement privé de sang, il n’y a plus de circulation sanguine : par conséquent, certaines zones du cerveau ne reçoivent plus d’oxygène ni de nutriments ce qui entraine la mort de cellules cérébrales dans les zones affectées. La gravité de l’AVC dépend donc des zones touchées et de leur étendue.
On distingue deux types d’AVC : l’AVC dite « ischémique » (80 % des cas) et l’AVC « hémorragique » (20 % des cas). Dans le premier cas c’est du sang coagulé, un caillot de sang, qui va empêcher la circulation sanguine en obstruant une artère irriguant le cerveau. Dans le second cas, c’est une artère du cerveau qui éclate, provoquant une hémorragie cérébrale.
Quels sont les symptômes d’un AVC ?
- L’un des symptômes les plus fréquents est une perte de motricité et de force dans un bras, une jambe ou une partie du visage voire un côté tout entier du corps. En plus de ce relâchement soudain on peut constater une perte de sensibilité, comme un engourdissement d’un bras, jambe, visage, côté du corps.
- Une confusion mentale qui se traduit notamment par la difficulté à s’exprimer clairement, à trouver ses mots, à communiquer et/ou à comprendre peut être notée.
- Un trouble moteur qui se traduit par exemple par une perte soudaine de l’équilibre qui peut entrainer la chute, des vertiges, des difficultés à se déplacer.
- Un trouble de la vision : perte de visibilité dans un œil ou les deux yeux, une vision trouble, éblouissement. Ces troubles peuvent survenir durant quelques instants ou se prolonger quelques minutes puis finalement disparaitre. Ils apparaissent jusqu’à 12 heures avant l’AVC.
- Enfin, des mots de tête qui sont aussi violents, intenses et brusques peuvent aussi être constatés dans le cas des AVC hémorragiques.
Que faire, quand et à qui s’adresser ?
Lorsque les premiers symptômes d’une AVC sont remarqués ou lors d’une AVC il faut agir le plus rapidement possible en appelant le 15 ou en se rendant à l’hôpital. La rapidité d’action est fondamentale pour éviter toute lésion : deux millions de neurones sont détruites par minutes ! Le patient sera alors pris en charge en urgence dans une unité neuro-vasculaire.
Quels sont les traitements ?
Le traitement de l’AVC varie en fonction du type d’AVC et de sa gravité. De manière générale, suite à une AVC, une hospitalisation dans un milieu spécialisé est nécessaire à cause notamment des séquelles et autres handicaps qui peuvent être présents. Si le patient est pris en charge rapidement (moins de 3 heures après le premier signe d’AVC), un thrombolytique lui sera administré afin de dissoudre les caillots sanguins.
Les médicaments les plus utilisés pour traiter un AVC et éviter les récidives sont les anticoagulants, les anti-agrégants plaquettaires, les normolipémiants et les hypertenseurs. Une opération chirurgicale peut également être nécessaire.
Après l’AVC à proprement parler, diverses stratégies thérapeutiques peuvent être mises en place en fonction du type d’AVC. Divers médicaments peuvent être prescrits (anticoagulant, hypertenseur, etc.) et la rééducation est généralement indispensable. Suivant les cas, l’intervention d’un kinésithérapeute, d’un ergothérapeute ou d’un orthophoniste sont nécessaires.
Quels sont les facteurs de risques ?
On distingue deux grands types de facteurs de risques : ceux sur lesquels l’individu ne peut agir et ceux sur lesquels l’individu peut intervenir.
Dans la première catégorie de facteurs de risque, on retrouve l’âge. Plus on vieillit plus les probabilités de souffrir d’un AVC augmente à cause, notamment, de l’augmentation de la rigidité vasculaire. L’âge moyen des personnes souffrant d’un AVC est d’ailleurs relativement élevé : il est de 73 ans, 70 pour les hommes et 76 pour les femmes. La probabilité de souffrir d’un AVC augmente à partir de 50 ans chez les hommes et 60 ans chez les femmes.
Les antécédents familiaux sont également un autre facteur de risque. Un parent proche (c’est à dire père, mère, frère, sœur), ayant souffert d’un AVC avant 45 ans ou d’une maladie cardiovasculaire (infarctus ou mort subite) avant 55 ans (père, frère) ou 65 ans (mère sœur) augmente les probabilités de souffrir un AVC.
Comme on vous le disait, certains facteurs de risque peuvent être minorés. Il s’agit du diabète, de l’hypertension artérielle, de la fibrillation auriculaire, de l’obésité ou du surpoids ainsi que du taux de cholestérol et du tabagisme. Pour toutes ces causes, des traitements, médicamenteux ou non, existent.
Que faire pour prévenir les AVC ?
Améliorer son hygiène de vie est l’une des meilleures manières de prévenir un AVC. Il s’agit par exemple d’arrêter de fumer pour les fumeurs ou d’arrêter la consommation d’alcool, d’avoir une activité physique régulière (au moins ½ heure par jour), d’éviter d’être trop sédentaire, d’adopter un régime alimentaire équilibré afin de contrôler son diabète et son taux de cholestérol : graisse, sel, sucre sont ainsi à éviter. Il faut également surveiller sa tension artérielle régulièrement car l’hypertension est un facteur de risque majeur.
Modifier ses habitudes de vie n’est pas toujours suffisant pour diminuer de manière significative les risques d’AVC. Le médecin traitant peut ainsi prescrire divers médicaments comme un antihypertenseur en cas de pression artérielle trop élevée, un traitement hypolipidémiant pour faire baisser le taux de cholestérol, des médicaments adaptés pour contrôler le diabète, etc.
Si l’AVC gagne toujours du terrain, adopter une hygiène de vie plus respectueuse de son organisme permet de diminuer considérablement les risques d’AVC. Divers jeux sont également mis au point pour offrir aux patients une rééducation à la fois plus efficace et plus ludique. Il s’agit notamment de « Voracy Fish », « Kinapsys » ou encore « Hammer and Planks ».
Références
- http://www.sciencesetavenir.fr/sante/systeme-sanguin/20141028.OBS3427/l-accident-vasculaire-cerebral-avc-definition-symptomes-traitements.html
- http://www.ameli-sante.fr/accident-vasculaire-cerebral-avc/definition-avc.html
- https://fr.wikipedia.org/wiki/Accident_vasculaire_c%C3%A9r%C3%A9bral