Heureux corsaires des fourneaux, réjouissez-vous, le temps n'est décidément pas à la pluie, ce qui ne m'empêche pourtant pas de vouloir encore des goûters bien garnis qui reposent sur une pâte beurrée et non pas à l'intérieur d'un cornet plus light. Si les sorbets et autres crèmes glacées n'arrivent pas jusqu'à mes papilles, c'est souvent que je suis déçue et préfère toujours les fabrications maison ou celles des artisans du sucré. Par bonheur, ces derniers sont légion sur nos terres franco-françaises, et bientôt je saurai lesquels sont fréquentables à Tours. Enfin, j'ai déjà ma petite idée. Pour patienter ce matin avant l'ouverture des librairies, un quartier m'emballe plus que tout : Colbert. Un quartier, une rue, des lieux pittoresques qui fourmillent de charme et de bonnes choses à quelques pas tranquilles de la très prisée Place Plumereau. Ma dernière escapade chez Scarlett, salon de thé très accueillant, me valut une, ou plutôt deux découvertes : le Pistamande pour moi et le (très) fondant au chocolat pour Sophie. Je m'enquis de cette merveille auprès du serveur, qui m'informa de l'origine de la chose : les bonnes douceurs ne sortaient pas de ses cuisines, mais du Fournil de Claude, la boulangerie-pâtisserie sise deux numéros plus bas. A bon entendeur... Il me fallait cet obscur objet du désir pour en examiner la composition, renifler les bonnes effluves, sentir les miettes fondre sous la langue. Et de m'en procurer une part de bon matin. A l'instar des traditionnelles pizzas romaines servies en tranches rectangulaires et non triangulaires, le Pistamande s'offre comme un petit miracle de simplicité, sur fond de pâte sablée délicieusement instable, cimentée toutefois par le trio de fruits.
En bon Sherlock Holmes, je ne suis pas en mesure de vous livrer actuellement tous les tenants et les aboutissants de la divine mixture. Cependant, n'ayez crainte, je réfléchis à la question et compte bien adapter la solution sine die lorsque des abricots charnus et veloutés à souhait feront de l'oeil à mon cabas. Elémentaire, mon cher Watson ?