Seuls les idiots, qui seront probablement les premiers à me juger, ne le feront jamais : j’ai finalement changé d’avis. Alors qu’en toute sincérité, j’ai estimé au 1er tour l’offre politique particulièrement indigente dans ma (grande) région, et que j’ai voté blanc pour sanctionner l’absence de propositions et de programmes qui correspondent aux attentes populaires, j’ai décidé de me comporter en social traître absolu de l’avis de certains absolutistes, et je voterai Masseret. Non pas parce que je soutiens sa politique dans sa totalité, non pas parce que je deviendrais soudain socialiste (la vie m’en garde !), mais tout simplement parce que tout ne se vaut pas et qu’il y a une honte certaine à voter pour la droite sarkozyste et le FN qui se rapprochent si souvent dans leurs discours. Et aussi, et surtout, parce que je trouve qu’il y a un certain panache à se maintenir ainsi dans l’adversité, malgré la désertion (si peu courageuse…) des siens, et l’autodafé de Solférino, dont le rôle a été particulièrement dégueulasse dans l’affaire. J’ai déjà écrit ce que je pensais la stratégie du PS totalement grotesque, et qu’il y avait une sorte de perversité à évoquer un front républicain quand on sait à quel point, pour seul exemple, Estrosi et Le Pen partagent les mêmes idées sécuritaires, racistes et identitaires. Ce n’est pas contre un parti seulement, le FN, mais aussi contre ses idées où qu’elles se trouvent, qu’il faut lutter. je pense que c’est ce qui anime le président sortant de la région Lorraine, et je le suis en cela. De plus, la stratégie du PS au national ne saurait me parler, car mon bon sens me souffle qu’on ne combat pas son ennemi en lui laissant le terrain libre, ce qu’a d’ailleurs également évoqué Masseret pour justifier son maintien. Enfin, depuis le temps que j’attendais qu’un frondeur du PS joigne la parole aux actes, et aille jusqu’au bout de ses convictions, malgré nos divergences politiques, j’ai envie et besoin de donner ma voix symboliquement à celui qui démontre qu’il ne se laisse pas impressionner par les diktats vallsiens. N’est-ce pas l’une des compétences que l’on attend d’un dirigeant de région, que de savoir résister aux injonctions autoritaires, et de faire preuve de courage ? Certains bien sûr, dans le contexte, parlerons de folie, mais il n’y en a pas de pire que de prétendre combattre le FN en lui laissant le champ libre. Marre des soumis et des hypocrites. Lâche pas l’affaire, le gars. je ne serai pas le seul, je le sais, à réagir ainsi.