Par Thomas Haeflin - 08/12/2015 | 3:18
Dans ce rapport, un chercheur d'Amnesty, Patrick Wilcken, a estimé qu' " une mauvaise règlementation couplée à une absence de surveillance des énormes flux d'armes (dans le pays) depuis plusieurs décennies ont été une aubaine pour l'EI et d'autres groupes armés, qui ont un accès sans précédent à la puissance de feu ".
En effet, les armes fabriquées à l'étranger dont l'EI s'est emparé en prenant le contrôle de la ville de Mossoul en juin 2014, ont servis à rafler d'autres territoires et commettre des exactions contre les civils, précise le rapport d'AI.
Par ailleurs, les djihadistes ont mis la main sur un important arsenal en s'emparant de bases de l'armée et de la police à Tikrit (nord de l'Irak), Fallouja, Saqlawiya et Ramadi (ouest de l'Irak) et sur le territoire syrien. Les opérations initiées par les forces loyalistes pour récupérer la capitale de la province d'Al-Anbar, Ramadi, sont ainsi mises à mal par " plus de 100 véhicules de combat blindés, y compris des chars " dont dispose le groupe EI.
De plus, cette organisation extrémiste distribue l'armement saisi sur multiples fronts. A titre d'illustration, bon nombre d'armes récupérées à Mossoul ont servi deux semaines après à 500 km plus loin, dans le nord du territoire syrien.
Selon Amnesty, les exportateurs de ces armes, dont font partie les cinq membres permanents du Conseil de sécurité de l'ONU, connaissaient parfaitement les risques liés à l'envoi d'armes en Irak, pays confronté au fléau de la corruption et dont les mécanismes de contrôle sont peu fiables.
Dans la foulée, cette ONG a appelé à un embargo total sur les fournitures d'armes aux forces loyalistes syriennes et à la mise en application d'une règle sur la " présomption de refus " d'exportation d'armes vers l'Irak, ce qui soumettrait les transferts à des évaluations rigoureuses. Amnesty a également invité à ratifier le Traité sur les Transferts d'Armes (TTA) les Etats qui ne l'ont pas encore fait à l'instar des USA, la Russie et la Chine.