Pourquoi en veut-on tant à l'Europe, partout en Europe ? Stéphane Rozès disait hier qu'on lui reprochait "l'illusion" d'avoir cru que l'on pouvait fusionner, en force, les peuples européens soit par "l'économie", soit par la "gouvernance", la technocratie. Sans compter que ces politiques seraient perçues comme servant les intérêts de "minorités agissantes". D'où réaction : refus de la "contrainte extérieure", désir d'un destin national, surtout ?, d'une "volonté politique".
Nicolas Sarkozy et François Hollande auraient parfaitement compris la nature du malaise du pays. Mais ils auraient été incapables de se faire entendre par l'Europe. Marine Le Pen aurait donc un sacré vent en poupe : loin de représenter une clique de moutons fachos, elle serait porteuse d'un projet largement partagé. Jeanne d'Arc ?
(Cela signifierait aussi que l'argumentation actuelle du gouvernement ne viserait pas tant à montrer que le programme du FN est dangereux qu'à justifier sa propre impuissance. Cela rendrait même contre-productif l'argumentation du Medef et de certains titres régionaux selon laquelle un vote FN rendrait la France infréquentable par les investisseurs étrangers : c'est donner raison à l'argument de l'impuissance politique et des "minorités agissantes".)