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Le Monde de Narnia : Prince Caspian Interview avec Sergio CASTELLITTO (LE ROI MIRAZ) et Pierfrancesco FAVINO (LORD GLOZELLE)

Publié le 10 juin 2008 par Eparsa



Dans Prince Caspian, second volet de l’adaptation pour le grand écran des classiques de C. S. Lewis, les quatre enfants Pevensie se retrouvent dans un Narnia très différent du royaume enchanté qu’ils avaient quitté à la fin du Lion, la sorcière blanche et l’armoire magique. Les mystérieux Telmarins, menés par le sinistre roi Miraz, font désormais la loi dans le royaume, tandis que les créatures mythiques et les animaux parlants qui peuplaient le royaume autrefois paisible sont forcés de se terrer. Afin de créer un contraste entre les acteurs britanniques qui incarnent les Pevensie et les nouveaux dirigeants de Narnia, le metteur en scène Andrew Adamson a voulu donner aux Telmarins ce qu’il décrit comme un « caractère méditerranéen », distribuant à des acteurs d’Espagne, d’Italie et du Mexique quelques-uns des rôles principaux du film.

Le roi Miraz lui-même est joué par l’acteur italien de renom Sergio Castellitto, tandis que son compatriote Pierfrancesco Favino s’est vu attribuer le rôle de Lord Glozelle, grand chef de la formidable armée telmarine. Sergio Castellitto est lauréat de trois Prix Donatello, l’équivalent italien des César, dont le prix du meilleur acteur pour A corps perdus, en 2004. Plus récemment, nous l’avons vu dans le film français Paris, je t’aime, très bien reçu par le public. Pierfrancesco Favino a remporté un Prix Donatello pour son interprétation dans le film italien Romanzo Criminale, et joue le rôle de Christophe Colomb dans le succès international La Nuit au musée.



Q : Sergio, vous avez tourné beaucoup de films. Qu’est-ce qui vous a plus particulièrement attiré vers Le Prince Caspian ?
SC : Oui, j’ai fait beaucoup de films, mais c’est la première fois que je joue un méchant. Ça a donc été pour moi une expérience totalement nouvelle et je me suis régalé , j’ai sans cesse éviter de jouer le stéréotype du méchant que j’avais en tête. J’ai beaucoup d’admiration pour Andrew Adamson, le metteur en scène, parce qu’il a fait très attention aux rapports psychologiques entre les personnages. Et puis, étant donné qu’il s’agit d’un grand film d’action, mon jeu devait être à la fois athlétique et psychologique, ce qui était aussi tout nouveau pour moi.

Q : Le Monde de Narnia est, bien entendu, une série littéraire classique. Connaissiez-vous les livres avant de décrocher le rôle ?
PF : Je ne pense pas que les livres soient aussi connus en Italie qu’aux Etats-Unis ou en Angleterre. C’est le film Le Lion, la sorcière blanche et l’armoire magique qui les a fait connaître à beaucoup de monde.
SC : C’est différent pour moi parce que j’ai deux enfants qui connaissaient très bien Le Lion, la sorcière blanche et l’armoire magique. Ils adorent, donc quand je leur ai dit que j’allais jouer dans Prince Caspian, ils étaient très excités.

Q : Le scénario de Prince Caspian était évidemment écrit en anglais. L’avez-vous fait traduire en italien pour vous aider à comprendre un peu mieux l’histoire ?
SC : Oui, et pas simplement pour l’histoire. C’était très important pour moi de saisir le sens psychologique de l’action et des dialogues. Nous avons aussi étudié les accents car Andrew Adamson voulait une sorte d’accent méditerranéen généralisé pour les Telmarins – un mélange d’espagnol, italien, grec, nord-africain et français – ce qui était en fait assez facile pour moi.
Q : Le Lion, la sorcière blanche et l’armoire magique a connu un très grand succès et Prince Caspian semble être un cran au-dessus. Avez-vous ressenti une certaine pression du seul fait d’en faire partie ?
PF : Oui, bien sûr, la pression était immense et un film comme Prince Caspian est difficile à comparer aux films Européens ou Italiens. C’est vraiment une expérience exceptionnelle et nous étions tous conscients de son ampleur et de son importance. Mais d’un autre côté, en tant qu’acteurs, nous n’avons pas vraiment de contrôle sur le processus de réalisation du film, donc j’essaie toujours de ne pas penser à ce genre de choses et de tout simplement faire, ce que je fais avec plaisir. La première chose qui m’a frappé quand le tournage a commencé a été de voir d’un seul coup tous les acteurs en costume, des décors énormes. A un moment, j’étais au milieu d’une centaine d’acteurs, tous à cheval, j’ai regardé autour de moi et je me suis dit : « Je suis à Narnia ! ».
SC : J’étais intéressé par toutes les différentes nationalités sur le plateau. Il y avait des Italiens, des Espagnols, des Mexicains, des Français, des Anglais, des Américains, etc. On se serait cru dans un endroit qui tenait à la fois d’un camp de gitans et de Babel.


Q : Avez-vous trouvé que travailler avec Andrew Adamson était différent, par rapport aux metteurs en scène italiens ?
SC : Je pense qu’un bon metteur en scène se reconnait quelle que soit sa nationalité. Je me suis juste senti très honoré qu’Andrew m’ait choisi pour ce rôle et m’ait donné cette opportunité. C’est quelqu’un qui a d’immenses qualités, à la fois humaines et en tant que metteur en scène. J’espère que j’aurai l’occasion de rencontrer davantage de metteurs en scène comme lui à l’avenir.
PF : Avant Prince Caspian, j’avais travaillé sur deux autres grandes productions américaines, mais cette expérience a été pour moi la meilleure jusqu’à présent. Andrew était très détendu tout en maîtrisant en permanence le moindre détail : il savait ce qu’il voulait mais il restait toujours également à l’écoute des autres. Il remerciait aussi sans cesse les gens pour leur travail, ce qui était inouï !

Q : Sergio, beaucoup d’acteurs qui jouent des rôles de méchants disent qu’il est important de ne pas juger leur personnage mais d’essayer de comprendre ses raisons d’agir. Avez-vous eu cette approche pour le roi Miraz ? SC : Oui, absolument. J’ai parfois eu l’impression d’être l’avocat du roi Miraz ! Oui, c’est un assassin qui a tué son frère, comme le prince Claudius dans Hamlet, mais il aime aussi sa famille, et il pense que c’est son droit d’être roi et de transmettre le royaume à son fils. C’est aussi un soldat, un bon soldat, pas un lâche. A la fin, il accepte le combat et essaie de gagner. Il fait ce qu’il pense être juste.

 

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