NéoBusiness, c'est donc, d'abord, une offre bancaire adaptée aux besoins spécifiques de jeunes entreprises opérant sur des modèles d'affaires disruptifs mais très incertains. Au-dessus d'un socle de produits essentiels (moyens de paiement, tenue de compte dématérialisée…), les services additionnels que propose l'établissement – assurance homme-clé, solutions d'encaissement, placements, financements… – sont entièrement modulables, conçus pour accompagner les sociétés dans leur évolution.
Forte de son immense réseau d'agences, la Caisse d'Épargne promet de déployer son dispositif sur tout le territoire, bien que, dans un premier temps, seules les métropoles « labellisées » (French Tech ?) soient concernées. Des conseillers spécialement formés sont chargés de l'accueil des startups, prêts à appréhender leurs particularités. Par exemple, il disposent d'une nouvelle grille d'analyse des risques, de manière à évaluer leur potentiel d'innovation plutôt que l'historique de ces clients « différents ».
Ces « Activateurs de Néo Business » assureront également un rôle actif d'accompagnement des jeunes pousses qui les consultent. Grâce à l'ancrage de la Caisse d'Épargne dans le territoire, ils pourront mettre en relation les entrepreneurs avec les acteurs locaux de la création d'activité et avec les écosystèmes de l'innovation, ou bien guider leurs recherches de financements publics – à l'échelle régionale, nationale ou européenne – et les aider à préparer leurs dossiers de demande.
Toujours en matière de financement, le groupe bancaire s'est associé avec Happy Capital et Seventure Partners pour proposer des solutions complémentaires à son propre catalogue, couvrant déjà amorçage, capital-risque et capital-développement. Ainsi, les startups obtiendront un accès privilégié à la plate-forme de crowdfunding du premier, bénéficiant, entre autres, de notes de synthèse de la part du second pour enrichir leurs campagnes de levée de fonds et les rendre, de la sorte, plus convaincantes.
Ajoutons encore à ce panorama un réseau de « Néo Clusters », qui sont des incubateurs créés par la Caisse d'Épargne ou gérés par des partenaires, voire des agences spécialisées (sous quelle forme ?). Un espace en ligne – Neo-Cluster.fr, sorte de réseau social professionnel – complétera cette partie du dispositif, permettant aux startups de se faire connaître et de dialoguer avec leurs paires, les ETI, la banque… afin de développer les opportunités de collaboration autour de l'innovation.
En synthèse, c'est un programme extraordinairement diversifié que met en place la Caisse d'Épargne. Son exécution sera-t-elle à la hauteur des promesses ? Voilà peut-être un test de la capacité d'une vieille institution à se transformer en profondeur – notamment au niveau du rôle des conseillers et de la relation avec des clients d'un nouveau genre. Ce pourrait devenir un avant-goût d'une future banque réellement « digitale »…