Le captagon, la drogue des terroristes

Publié le 04 décembre 2015 par Antoinemoulin @medecinsurinter

Les massacres perpétués au Moyen-Orient et les récents attentats de Paris soulèvent de nombreuses questions chez chacun d’entre nous et ces questions sont certainement bien plus complexes que ce que l’on peut lire ou voir dans les journaux et à la télévision.

Sans essayer d’expliquer une situation géopolitique des plus entremêlées, je m’interroge tout de même : aussi endoctriné que l’on soit, aussi convaincu de sa vérité et de son bon-droit, comment peut-on massacrer des inconnus de cette manière ? C’est-à-dire non seulement de sang froid mais visiblement dans un état d’euphorie d’après certains témoignages que l’on a pu lire. Bien malin celui qui pourrait expliquer ce qui se passe dans la tête d’un individu capable d’exécuter des ordres aussi froidement, quelque soit l’autorité d’où ils émanent. Il faut à mon avis avoir perdu la tête. Visiblement ce serait en partie le cas pour nombre de ceux que l’on présente comme des terroristes : ils seraient drogués au captagon.

Une drogue pour commettre des tueries

Les auteurs des tueries du 13 novembre à Paris ou encore de Sousse en Tunisie seraient probablement sous l’emprise d’une drogue nommée le captagon. Il s’agit d’une substance appartenant à la famille des amphétamines, cousine de l’ecstasy (présence de métamphétamine). Elle s’administre principalement sous forme de comprimés ou directement en intraveineuse.

Paradoxalement, le principe actif dominant, la fénéthylline, avait tout d’abord été utilisé en tant que médicament, en France notamment, pour lutter contre la dépression et l’hyperactivité. Le médicament a ensuite été retiré du commerce pour ses effets secondaires négatifs au niveau du cœur. La fénéthylline est même depuis 30 ans classée comme substance psychotrope par l’OMS et depuis 1986 comme stupéfiant.

Le captagon serait aujourd’hui utilisé pour diminuer la peur et augmenter la concentration, idéal donc pour des terroristes. Sa consommation entraine la libération de grandes quantités de dopamine et de noradrénaline dans le corps. Ces deux neurotransmetteurs ont une action importante sur le cycle naturel veille / sommeil tout en altérant le jugement. Concrètement ça veut dire qu’une personne sous captagon, n’a peur de rien, ne ressent pas non plus la fatigue ni la douleur, perd tout jugement et bénéficie d’une meilleure vigilance. Si l’on ajoute que sa consommation permet une prise de muscle rapide et qu’une grande dépendance s’installe rapidement, nous avons là une drogue idéale pour un combattant efficace et soumis qui se croit en même temps le roi du monde.

Cette drogue est donc logiquement très prisée dans tous les réseaux terroristes d’autant plus que sa fabrication est très bon marché. Ce n’est d’ailleurs pas un hasard que sa production se concentre désormais au Moyen-Orient. Plus de deux tonnes (environ 11 millions de comprimés) ont ainsi été saisies le 20 novembre dernier à la frontière Turco-syrienne.

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