Bon, ce n'est pas un grand livre en ce sens que, en ce qui concerne leurs références en Histoire non contemporaine, les auteurs ont fait dans l'approximatif. L'image qu'ils donnent de Mme de Pompadour par exemple est d'un convenu décevant.
En revanche, question histoire des présidents de la Vème république - sans oublier quelques personnalités de la IIIème et de la IVème - ils ont plutôt fait dans le détail. Surtout en ce qui concerne nos bien-aimés derniers présidents : de Gaulle, Pompidou, Giscard, Mitterrand, Chirac et, assez brièvement - le livre est sorti avant son élection - Sarkozy.
Des aventures extra-conjugales du Général et de son premier ministre et successeur,/b il n'y a pas vraiment grand chose à dire. Tout au plus Deloire & Dubois sortent-ils de leur manche l'éternelle comtesse polonaise qui eut, dit-on, une liaison avec le capitaine de Gaulle et les appréciations générales, sur les jolies femmes, de Pompidou. Ils évoquent par contre les rumeurs qui coururent un temps sur Mme Pompidou et qui semblent avoir été inspirées par la malveillance générale.
En fait, tout commence avec Giscard. Même aujourd'hui, charisme ou pas, pouvoir ou pas, je me demande comment tant de femmes ont pu lui courir après. Mais enfin, la chose est sûre : avant que la mort brutale de Pompidou ne vînt le propulser dans la course à l'Elysée, il songeait à divorcer de la pauvre Anne-Aymone qu'il contraindra pourtant par la suite à l'assister "au coin du feu", dans ses voeux annuels aux Français.
Mitterrand, lui, était plus séduisant. Un petit défaut de prononciation, lui aussi mais beaucoup plus de charme - et beaucoup plus de culture, pour moi, ça n'a jamais fait un pli. Dès les années soixante, le couple Mitterrand passe un pacte : chacun pourra faire ce qu'il veut, sentimentalement et sexuellement, pourvu qu'il n'y ait pas scandale. Ainsi, le professeur de tennis de Mme Mitterrand, qui était aussi son amant à une certaine époque, aura-t-il chambre libre rue de Bièvre - jusqu'en 1981. La suite, tout le monde la connaît. Mais au passage, les auteurs nous dépeignent Mitterrand comme une véritable concierge, au courant de toutes les histoires d'alcôve non seulement parisiennes mais encore provinciales !
C'est, paraît-il, à Philippe Sollers que l'on doit la définition suivante du comportement sexuel de Jacques Chirac : "Dix minutes, douche comprise." Deloire & Dubois ne demandent pas à l'auteur favori de Josyane Savigneau quel est son score personnel et embrayent sur les frasques du Corrézien. __Effarant et mécanique--, ce sera mon seul commentaire.
Sarko, comme je l'ai dit, est ici très discret. Ses déboires cécilesques sont cependant examinés à la loupe. Et on s'arrête là.
Comme personnages secondaires, nous croisons un Dominique de Villepin qui aurait été au mieux avec les soeurs Bettancourt, Edgard Faure et son faible pour les pipes en tous genres, Raymond Barre surveillé de près par sa femme, Eve, un Rocard toujours très intelligent et terriblement lucide et enfin un Jack Lang soupçonné de pédophilie. Mention spéciale à Lionel Jospin qui, bien que ne dédaignant pas le flirt, est d'une fidélité au-dessus de tout soupçon.
Et puis, surtout, le choeur des Dames. De gauche ou de droite, ex-premières dames ou pas, journalistes et/ou épouses de ministres, de Bernadette Chirac à Clémentine Autain en passant par Ségolène Royal, elles sont toutes d'accord : les hommes politiques sont des mufles et, curieusement, pour chacune d'elle, les pires sont ceux de leur propre parti.
Un livre agréable et souvent incroyable dont le seul défaut est qu'il nous convaincrait de ne plus voter. ;o)