South of Hell // Saison 1. 8 épisodes.
BILAN
South of Hell est un pur produit Eli Roth. Celui qui produit Hemlock Grove (Netflix) continue de nous plonger dans des mondes fantastico-horrifiques avec South of Hell. L’idée de départ de ce film était bonne, celle de nous plonger dans l’histoire d’une chasseuse de démons. Cela aurait pu être une alternative féminine à Supernatural, avec un ton peut-être plus sérieux et donc moins fun. Pourtant, sans trop savoir pourquoi, cette série n’est pas vraiment à la hauteur des attentes. C’est une histoire complexe avec tout un tas de personnages différents. J’aime bien l’univers d’Eli Roth et j’ai même bien aimé ses deux derniers films que beaucoup ont raillés. Mais contrairement à ses deux films, il n’est pas totalement responsable de l’échec de South of Hell pour autant. En effet, cette série c’est avant tout de la tête de Matt Lambert qu’elle est sortie, le créateur. Quand on me parle d’Eli Roth, je pense à quelque chose de complètement différent, notamment visuellement où la série est loin, très loin de faire des efforts. Est-ce le chèque de We TV qui n’était pas suffisamment gros ? Je ne sais pas mais en tout cas j’aurais apprécié que cela soit un poil moins ridicule. Car South of Hell nous donne l’impression d’être une série de seconde zone, un Direct to DVD de possession démoniaque comme on en voit des dizaines chaque année, le tout avec la résolution ridicule qui va avec.
Cette série manque de tout un tas d’éléments qui auraient pu en faire une bonne série. A commencer par la façon dont le casting incarne ses divers personnages. Même Mena Suvari délivre une prestation des plus fainéante quand en face Bill Irwin, dans son rôle de père et méchant, embrasse la connerie de son personnage et tente d’apporter un peu de fun dans tout ça. Se concentrer sur la famille Abascal et tous ses problèmes est un choix judicieux mais rapidement, la série tourne en rond et nous donne l’impression que finalement le récit de possession démoniaque que le film raconte n’a plus vraiment de sens (ou en tout cas d’intérêt). Par moment, cela ressemble à une série qui n’a jamais vraiment intéressé qui que ce soit et qui décide donc de se conclure le plus facilement et rapidement possible. Le montage est foutraque, la mise en scène aux plans foireux, le grain se veut proche d’Hemlock Grove sauf que South of Hell n’en arrive même pas à la cheville. Je m’attendais à une série beaucoup plus violente, plus ambitieuse, plus folle aussi et tout ce que l’on a c’est une série qui n’est pas à la mesure de ses idées. Commence ainsi un spectacle désolant de mauvaises surprises en tout genre. Au fil de ces huit épisodes, South of Hell fait de belles tentatives afin de nous plonger un peu plus dans son univers et c’est pas mal mais rapidement, dès que le rythme s’emballe, ce n’est pas pour très longtemps.
Même le dernier épisode a un rythme très étrange. Ce n’est pas soigneusement écrit alors forcément, on a l’impression assez rapide de passer du coq à l’âne et d’un moment rythmé à un moment plus lent sans aucune véritable raison. C’est sans compter sur les divers twists qui manquent cruellement de forme et d’intérêt. Tout nous est balancé en pleine figure sans que l’on ne sache vraiment pourquoi. South of Hell reste ainsi molle avec une ambition déguisée derrière quelque chose de souvent trop convenu, à se prendre trop au sérieux. South of Hell est une série qui aurait pu séduire par sa connerie. Ce ne serait pas la première qui est capable de faire rire ou en tout cas d’inspirer quelque chose derrière ses non sens, son vide sidérant et l’ennui qu’elle peut parfois inspiré. La première saison de Z Nation était par exemple un peu comme ça. Mena Suvari n’a pas grand chose à offrir elle non plus. J’aime bien cette actrice mais je suis forcé de reconnaître qu’elle n’a pas grand chose à incarner ici et c’est vraiment dommage. Je pense que South of Hell échoue là où Ash vs. Evil Dead a réussi (en partie). Le format est beaucoup trop long. Je me demande si six épisodes n’auraient pas été largement suffisant (voire même un film d’une heure et demie). South of Hell n’a pas l’intérêt qu’elle aurait pu avoir au départ.
South of Hell ne repose sur rien de neuf, et malgré tout le potentiel que ses personnages et son histoire pouvait avoir, les scénaristes n’en font strictement rien. La série commence un peu comme Supernatural, en Caroline du Sud. Même si South of Hell se concentre presque uniquement sur les démons et la chasse aux démons (alors que Supernatural parle aussi d’autres créatures fantastiques et horrifiques), tout se concentre autour de Maria Abyssal. Cette dernière prend trop de place dans la série pour pas grand chose. Son personnage n’avait pas besoin de prendre le temps d’antenne des autres personnages qui avaient largement de quoi être intéressantes. L’intrigue est assez standardisée pour ce genre de série et l’exécution n’a rien de spécial non plus. Le budget manque probablement aussi afin de rendre certains moments beaucoup plus intéressant visuellement mais je suis persuadé qu’ils n’avaient pas besoin de plus de moyens pour faire une série plaisante. Après tout, le budget de Z Nation ne doit pas être beaucoup plus élevé. Cet ancien producteur de The Hunt n’a probablement pas compris le rythme qu’il devait donnait à une série de ce genre là dont la mythologie réclamait forcément beaucoup plus.
Note : 3/10. En bref, malgré quelques moments intéressants, le tout tombe très rapidement à plat et les twists manquent à la pelle.