Titre original : A Nightmare On Elm Street – Part 5 : The Dream Child
Note:
Origine : États-Unis
Réalisateur : Stephen Hopkins
Distribution : Robert Englund, Danny Hassel, Lisa Wilcox, Whitby Hertford…
Genre : Horreur/Épouvante/Suite/Saga
Date de sortie : 5 août 1990
Le Pitch :
Loin d’avoir dit son dernier mot, l’ignoble Freddy Krueger décide de revenir hanter la pauvre Alice, en tentant de prendre possession de l’enfant qu’elle attend. La jeune fille et ses amis vont alors devoir trouver un moyen de le renvoyer dans l’enfer d’où il vient avant qu’il ne soit trop tard…
La Critique :
Et de 5 pour le tueur de Springwood ! Freddy revient une nouvelle fois, et comme il fallait bien trouver un moyen de justifier ce retour aux affaires, il va essayer de voler un enfant à sa mère avant qu’il ne soit né. Un peu compliqué ? À peine. L’Enfant du Cauchemar est surtout extrêmement tiré par les cheveux. L’exemple typique de la suite poussive, motivée par un désir de faire continuer la pluie de dollars, et ainsi basée sur une idée à la ramasse.
Mais comme on est ici dans les rêves et que Freddy est lui-même un personnage assez fantasque, au fond, pourquoi pas ?
Suite directe de l’épisode précédent, L’Enfant du Cauchemar permet de retrouver la douce Alice, toujours incarnée par Lisa Wilcox. En cloque, cette dernière va devoir repousser Krueger alors que celui-ci fait les yeux doux à son gamin, dans ses rêves, et tant pis si il n’est pas encore sorti du ventre de sa mère. Le prétexte à une série de scènes bien délirantes, et pas toujours très maîtrisées. Dommage également que le gamin soit joué par un acteur assez insupportable car au final, on finit un peu par se balancer de son sort. Bref, au fond, ce n’est pas très grave car ce n’est pas Citizen Kane non plus. Le film ne se prend jamais au sérieux. C’est clair et net. Son truc à lui, c’est plutôt d’offrir à son personnage emblématique une bonne poilade et quelques meurtres bien inventifs. Sur ce plan d’ailleurs, L’Enfant du Cauchemar remplit sa part du contrat. De façon un peu inégale mais encore une fois, ce n’est pas grâve. Face à un long-métrage comme celui-là, les attentes ne sont pas bien hautes. On prend les choses comme elles viennent. Parfois, on est même un peu surpris. Dans le bon sens du terme. Surtout quand le film va chercher du côté des origines du monstre griffu, en exploitant le personnage de sa mère, une nonne déjà aperçue précédemment et ici plus importante au bon déroulement de l’histoire.
Freddy Krueger continue donc sa route, mais un certain essoufflement se fait néanmoins sentir. Robert Englund est toujours au taquet, parfait dans un rôle dans lequel il pourrait exceller en dormant, et les jeunes acteurs destinés ensuite à disparaître dans l’impitoyable jungle hollywoodienne font leur maximum, mais le filon commence à s’épuiser. Mine de rien, Freddy a enquillé 5 films en 6 ans. Sans compter la série TV, par ailleurs absolument dispensable (pour ne pas dire pitoyable). Propulsé par des producteurs pas particulièrement soucieux de la qualité de leurs livraisons, ce cinquième volet tire un peu sur la corde au lieu de correctement exploiter son postulat, qui, on ne cessera jamais de le dire, est vraiment imparable.
Autre point important : avec les années, devant des jeunes de plus en plus insipides, Freddy est passé du rang de super-méchant qu’on veut voir crever dans d’atroces souffrances, à celui d’anti-héros qu’on ne veut surtout pas voir crever du tout. À l’instar de son pote (et bientôt ennemi), Jason, Freddy est le vrai héros de ces suites. Sans lui, tout s’écroule et n’a même plus de raison d’être.
Dans le cas présent, c’est donc Robert Englund et sa capacité à joyeusement cabotiner pour notre plus grand plaisir, qui tient la baraque avec sa peau cramée, son chapeau, ses griffes acérées et son pull rayé dégueulasse. Les autres finalement, on s’en fout un peu. Surtout quand l’histoire est aussi abracadabrante et le jeu de certains acteurs aussi approximatif.
Heureusement le film bénéficie de la patte de Stephen Hopkins. Un solide et honnête artisan qui commence sa carrière chez Freddy et que l’on retrouvera les années suivantes aux commandes de Predator 2, de La Nuit du Jugement, de Blown Away, de L’Ombre et la Proie ou de Moi, Peter Sellers. Hopkins fait ce qu’il peut avec ce qu’il a. En jeune réalisateur qu’il est, il fait preuve d’inventivité et d’efficacité. Ce n’est pas évident au premier abord, mais si cet Enfant du Cauchemar ne sombre pas dans les abysses de la nullité, c’est aussi un peu grâce à lui.
@ Gilles Rolland