Créé en 1988 par la Fnac en collaboration avec le rectorat de Rennes et sous l’égide de l’Académie éponyme, le Goncourt des Lycéens fête cette année sa 26e édition. Bien que décerné à Rennes, une soirée de remise de prix s’organise chaque année à Paris. Pour cette nouvelle édition, Babelio, partenaire du prix, a eu la chance de se rendre dans les locaux du Ministère de l’éducation nationale pour assister à cet événement.
Le prix
L’objectif majeur du Goncourt des Lycéens est de “faire découvrir aux lycéens la littérature contemporaine et de susciter l’envie de lire” selon les mots de ses organisateurs. Pour ce faire, quelques 2 000 lycéens, issus de filières généralistes comme professionnelles, sont encadrés par leurs professeurs pendant deux mois afin d’étudier les quatorze titres de la sélection publiée par l’Académie Goncourt pour son propre prix.
Après l’annonce des livres sélectionnés pour le Prix Goncourt, la Fnac remet les ouvrages de la liste à chaque classe. Les lycéens ont deux mois pour lire les romans, avec l’aide des enseignants. Pendant cette période de lecture, des rencontres et des débats sont organisés entre auteurs et lycéens. Les organisateurs du prix insistent beaucoup sur la nature privée de ces délibérations entre élèves, nullement influencées par une quelconque instance extérieure : ce prix est aux mains des étudiants seuls, et c’est en grande partie pour cette raison que les auteurs l’apprécient tout particulièrement.
Par le passé, ce Goncourt des Lycéens a pu récompenser des auteurs comme Sorj Chalandon en 2013 ou encore Joël Dicker en 2012. L’année dernière, c’est David Foenkinos et son roman Charlotte qui a remporté cette récompense littéraire particulièrement recherchée par les auteurs.
Pour rappel, la sélection de cette année était composée des titres suivants :
- Christine Angot, Un amour impossible, Flammarion
- Isabelle Autissier, Soudain, seuls, Stock
- Nathalie Azoulai, Titus n’aimait pas Bérénice, P.O.L.
- Olivier Bleys, Discours d’un arbre sur la fragilité des hommes, Albin Michel
- Mathias Enard, Boussole, Actes Sud.
- Nicolas Fargues, Au pays du p’tit, P.O.L.
- Jean Hatzfeld, Un papa de sang, Gallimard
- Hédi Kaddour, Les Prépondérants, Gallimard
- Simon Liberati, Eva, Stock
- Alain Mabanckou, Petit piment, Seuil
- Tobie Nathan, Ce pays qui te ressemble, Stock
- Thomas B. Reverdy, Il était une ville, Flammarion
- Boualem Sansal, 2084, Gallimard.
- Denis Tillinac, Retiens ma nuit, Plon
- Delphine de Vigan, D’après une histoire vraie, JC Lattès
La remise de prix
Reçus dans les élégants salons du Ministère de l’éducation Nationale, le public ainsi qu’une délégation du jury étudiant se sont retrouvés ce mardi 1e décembre. Madame la Ministre de l’éducation nationale, Najat Vallaud Belkacem, a tout d’abord pris la parole, évoquant le rôle fondamental du livre dans nos vies à tous. La fiction est à ses yeux ce qui guide notre quotidien car même si elle est un acte solitaire, la lecture comporte une forte dimension collective, trouvant son aboutissement dans l’échange et le débat. “Les attentats parisiens du 13 novembre ayant directement bouleversés le déroulé du prix, la ministre s’est également exprimée à ce sujet, évoquant la place cruciale qu’occupe la culture dans la défense contre les intégrismes “La culture est gage de liberté et cette liberté là, personne ne pourra jamais nous la prendre.”
Alexandre Bompart, Président Directeur Général de la Fnac a ensuite pris la parole afin d’encourager les écrivains à poursuivre leur travail. “Les écrivains doivent continuer de prendre la plume car ce sont eux qui nous font rêver et qui nous aident à bâtir notre identité collective.”
Les résultats des homologues européens des Goncourt des Lycéens ont ensuite été annoncés par Bernard Pivot, soulevant quelques réactions approbatrices de la part d’un public très attentif.
La lauréate
Comme annoncé quelques heures plus tôt, c’est Delphine de Vigan pour son roman D’après une histoire vraie qui s’est vue couronnée du prix cette année. Le président du jury de cette édition, le jeune Corto Courtois, a en premier lieu pris la parole au nom des 13 lycéens délégués et présents à la soirée et a tenu a souligner “la réflexion intense qu’apporte le roman” de Delphine de Vigan, un thriller psychologique entraînant le lecteur à la limite du réel et rendant un hommage intense à la littérature.
C’est une auteur très émue qui a alors pris la parole afin de remercier les étudiants pour leur choix. Ravie et surtout touchée, l’écrivain explique à l’assemblée présente que le livre est un lieu où l’on apprend et surtout où l’on réfléchi et qu’il est par conséquent important que les jeunes y aient un accès privilégié.
Cette année a été particulièrement riche pour Delphine de Vigan qui s’est vue couronnée par le prix Renaudot il y a quelques semaines. Elle n’en est pas non plus à sa première victoire puisqu’elle avait déjà reçu le prix des Libraires en 2009 pour son roman No et moi ainsi que 4 prix pour Rien ne s’oppose à la nuit en 2011 : le Renaudot des lycéens, le prix Romans France Télévision, le prix du Roman Fnac ainsi que le prix des Lectrices de Elle.
Retrouver D’après une histoire vraie de Delphine de Vigan publié chez Lattès.