On voyait bien que l'Islam était dangereux, on n'a pas voulu nous écouter, diraient les partisans du FN. (Article du Guardian.) J'entendais Alain Finkielkraut apporter une sorte de caution intellectuelle à cette idée : la gauche défend les minorités, l'Islam est une minorité, la gauche a laissé faire.
Ce qu'il y a de curieux, c'est que l'Islamiste radical a beaucoup en commun avec le FN. Il porte un uniforme, et il aime l'ordre. L'ordre serait-il le problème du moment ? Notre gouvernement l'aurait-il compris, qui parle maintenant de guerre, d'état d'urgence, de couleurs nationales, de déchéance de nationalité, de dérogation aux droits de l'homme ? Il se veut l'ordre ? De Charlie à Jean-Marie ?
Mais est-ce de cet ordre qu'il s'agit ? Ce qui est reproché à la société, c'est de ne plus jouer son rôle. Elle ne prépare plus l'individu à occuper une place dans la société. Seuls les riches tirent leur épingle du jeu. D'un côté, on a une sorte de jachère, de vide existentiel. De l'autre des gens qui mènent une vie insouciante et facile. N'étaient-ce pas eux qui étaient visés le 13 novembre ?
68 disait que la société opprimait l'individu, et que l'école était son agent de basses œuvres. N'est-ce pas l'application de cette idéologie qui semble le mieux définir la société actuelle ? Pour libérer l'homme elle a supprimé les structures sociales ? C'est la sœur jumelle du libéralisme économique ?
Il semble donc que ce dont a besoin la société, c'est d'un mouvement qui la reconstruise sur des bases saines, et pas d'une agitation plus ou moins vaine de symboles nationalistes. Nos politiques devraient se souvenir que, sur ce terrain, ils ne sont pas les plus crédibles.