En s’offrant Alice, Free inaugure le haut débit 100 % français

Publié le 10 juin 2008 par Mikblogger


Le marché du haut débit français poursuit sa concentration, et se réduira bientôt à trois acteurs.
par Christophe Alix
tags : économie , Haut débit
Le marché du haut débit français poursuit sa concentration. Après l’annonce, hier, de l’entrée de Free en « négociations exclusives » avec Telecom Italia en vue du rachat de sa filiale française Alice, le paysage des fournisseurs d’accès à Internet via le téléphone (ADSL, 90 % du marché) se réduira bientôt à trois acteurs français.
Pourquoi Free met-il 800 millions d’euros pour racheter les 940 000 abonnés d’Alice ? Longtemps premier opérateur alternatif français, derrière le leader historique Orange, le plus technophile des fournisseurs d’accès à Internet ne pouvait plus laisser la concentration se faire sans lui. Il risquait d’être marginalisé. Après le rachat de Club Internet par son rival Neuf Cegetel, ce pionnier s’était vu ravir, l’an dernier, la place de numéro 2 français qu’il va récupérer. Confronté au ralentissement du marché du haut débit grand public, Free ne pouvait plus miser seulement sur l’innovation et la croissance de ses abonnés pour garder son rang. En élargissant sa base d’abonnés (4 millions, soit 29 % de part de marché pour le nouvel ensemble), Free pourra mieux rentabiliser ses investissements dans la fibre optique et la téléphonie via le quatrième réseau mobile auquel il est candidat.
Pourquoi n’y a-t-il plus d’opérateurs étrangers en France ? Avec le retrait du marché de Telecom Italia, lourdement endetté, c’en est fini des incursions étrangères sur le très concurrentiel marché français. En revendant Club Internet à Neuf Cegetel, T-Online, filiale de l’allemand Deutsche Telekom avait déjà jeté l’éponge l’an dernier. Arrivés trop tard dans l’Hexagone, ces opérateurs ont trop peu investi pour percer et n’ont pas réussi à s’imposer face aux « nationaux », comme Free et Neuf. A l’inverse, Orange a acquis des positions de premier plan dans divers pays, tout comme Vivendi à travers Maroc Telecom.
Cette concentration va-t-elle nuire à la concurrence ? « A chaque fois qu’il y a réduction des acteurs, les prix augmentent et la qualité baisse », met en garde Edouard Barreiro, d’UFC-Que choisir. D’où sa crainte « que se reproduise sur le secteur internet, ce qui se passe dans la téléphonie mobile avec des prix excessifs ». Plus concurrentiel que dans le reste de l’Europe grâce au cadre mis en place par l’Arcep, le gendarme français des télécoms, le dynamisme du marché ne devrait pas en pâtir, assure-t-on chez Free. « Nous allons continuer à innover, c’est le cœur de notre ADN », explique Thomas Reynaud, directeur financier de Free.

Source : Ecrans Libé