Selon Challenges, Euro RSCG C&O vient de publier une étude qui démontre l'importance de Wikipedia et son impact potentiel sur l'image des entreprises, en l'occurence celles du CAC 40. On notera simplement que nos amis d'internet & opinion (mais pas seulement, voir chez PR2Peer) soulignent depuis déjà quelques temps l'importance de ce média social tant décrié pour ce qui est inscrit dans son ADN : sa dimension collaborative.
Que nous apprend cette étude ?
Selon Challenges, l'étude souligne le fait que Wikipedia bénéficie d'un référencement favorable sur Google d'où un risque d'image important... avec des informations potentiellement érronées qui pourraient peser sur la réputation des entreprises (je ne dirais pas "grandes" ou "du CAC 40"car même un boucher de quartier peut faire l'objet d'une fiche Wikipedia). Sur ce constat, c'est incontestable, mieux vaut veiller à son image sur l'Enyclopedie 2.0.
Mais au risque d'avoir l'air un peu critique, je me demande si le plus mauvais coup porté aux entreprises et à leur crédibilité sur Wikipedia ne vient pas des entreprises elles-mêmes avec les phénomènes de manipulation, cette fois-ci en faveur des intéressés.
Pour un label NDLE ?
Fort de ce constat, le journaliste de Challenge ajoute que l'agence propose la création d'un label NDLE (ou note de l'entreprise). Cette idée, si elle avait émergé avant le scandale des fiches bidonnées, aurait certainement remporté mon adhésion. Mais cet épisode a mis en exergue une pratique normale et courante de la communication des entreprises : hierarchiser l'information, travailler les messages, mettre certains éléments sous les projecteurs, éviter d'en aborder d'autres, donner un spin positif à un fait potentiellement défavorable... Sauf que l'idée d'un label visible implique la transparence vis-à-vis du lecteur. La question devient alors de savoir si la communication et la façon dont elle est pratiquée peut supporter la transparence (on le souhaite, mais l'opinion est peut-être un peu plus sceptique). Le public est conscient que les communicants, s'ils ne mentent pas, ne disent que ce qui les arrange et de la manière la plus favorable. Dès lors, quelle peut être la crédibilité d'une modification perçue comme partiale et intéressée ce qui contrevient au principe même de Wikipedia ? Je ne crois pas. C'est comme pour les liens sponsorisés sur Google ou la pub sur facebook, on va finir par ne même plus les remarquer.
S'il est certain que les entreprises ne peuvent pas se permettre de négliger Wikipedia, je ne sais pas si cette approche suffira à régler le problème. Pourquoi avoir besoin d'un label si les modifications apportées/suggerées sont validées par la communauté wikipedia ? Le problème vient sans doutes plus de la nature des modifications apportées que de la personne physique ou morale qui est derrière le clavier.
Edit : l'étude est accessible sur le blog de Stéphane Guerry qui présente la démarche de l'agence. Voir aussi le billet d'un "Wikimedien" sur le blog Double redirection.