Dimanche dernier, le Burkina Faso a élu son président, en la personne de Roch Kaboré. Agé de 58 ans et portant les couleurs du MPP (Mouvement du peuple pour le progrès), ce diplômé d'économie de l'Université de Dijon a, dès le premier tour, obtenu la majorité des voix, à l'occasion d'un scrutin considéré comme le plus démocratique qu'ait organisé le Pays des hommes intègres.
Cependant, Roch Kaboré n'est pas un néophyte en politique. C'est un social-démocrate qui connaît le terrain, qui a longtemps été un des membres influents du parti de Blaise Compaoré avant de s'en éloigner. Et de créer son propre mouvement, lequel entend mettre sur pied une nouvelle constitution de rupture. Une loi fondamentale qui sera plein de promesses. Du moins, c'est ce que l'on espère pour cette nation dont l'histoire récente est jalonnée de cauchemars, de heurts, de coups d'Etat à n'en plus finir.
On se souvient qu'en octobre 2014 il aura fallu une insurrection populaire et citoyenne pour mettre fin aux années Compaoré, qui économiquement n'ont pas été très bénéfiques pour le Burkina, mais l'ont offert une place peu enviable en Afrique de l'Ouest : celle où les sanguinaires rebelles du Libéria et de la Sierra Leone venaient se réfugier.
Blaise Compaoré s'en est donc allé.
Mais quelques mois plus tard, ses amis (sous la férule du général Gilbert Diendéré) sont venus à sa rescousse en orchestrant un putsch. Le gouvernement de transition de Michel Kafando est écarté. Pas pour longtemps. Puisque le peuple et l'armée royaliste en s'y opposant vont éviter au pays un autre chaos. Prévue mais décalée dans le temps, la présidentielle est enfin organisée...
Guillaume Camara