décembre 4, 2015
Résumé : Adamsberg attrapa son téléphone, écarta une pile de dossiers et posa les pieds sur la table, s'inclinant dans son fauteuil. Il avait à peine fermé l'oeil cette nuit, une de ses soeurs ayant contracté une pneumonie, dieu sait comment.
- La femme du 33 bis? demanda t-il. Veines ouvertes dans la baignoire ? Pourquoi tu m'emmerdes avec ça à 9 heures du matin, Bourlin? D'après les rapports internes il s'agit d'un suicide avéré. Tu as des doutes?
Adamsberg aimait bien le commissaire Bourlin. Grand mangeur, grand fumeur, grand buveur, en éruption perpétuelle, vivant à plein régime en rasant les gouffres, dur comme pierre et bouclé comme un jeune agneau, c'était un résistant à respecter, qui serait encore à son poste à 100 ans.
- Le juge Vermillon, le nouveau magistrat zélé, est sur moi comme une tique, dit Bourlin. Tu sais ce que ça fait les tiques?
Avis : C'est du Fred Vargas, j'étais obligée d'adorer. Rien que par son écriture, ses personnages complètement déjantés, ses enquêtes hyper originales, ses animaux tellement personnels (presque personnifiés). Dans l'équipe d'Adamsberg, ils ont tous quelque chose à apporter tout en aillant tous une particularité spéciale. Comme Mercadet et ses hypersomnies, Danglard et son alcoolisme, Noël et son foutu mauvais caractère, Veyrenc et ses cheveux etc.
Même le chat est spécial. Et chaque fois je me laisse emporter, chaque fois ça fonctionne sur moi.
Ici l'histoire va se scinder en deux, d'un côté l'Islande, de l'autre Robespierre. A priori rien à voir.
J'en ai appris pas mal sur Robespierre, des choses que j'ignorais totalement sur le personnage, et ça m'a fait voir Robespierre autrement, et comme j'adore apprendre en lisant, j'étais contente.
L'enquête fait penser à une pelote d'algues, tout est emmêlé, embrouillé, Adamsberg est perdu, son équipe est perdu, et rien ne bouge. Ils ont en face d'eux trois suicides (qui n'en sont pas) et ils ne trouvent pas de réponse, pas de coupable. Pourtant c'est pas les suspects qui manquent, des suspects ils en ont au moins sept-cent, tous ceux qui participent aux réunions étranges organisées par François Château, une reconstitution des années de Terreur, comme un grand théâtre. C'est troublant de vérités, et Danglard lui-même se prend au jeu.
Dans ce livre, l'équipe va se retrouver divisé, on va avoir droit à des tensions, ça m'a fait un peu peur, je ne voulais pas que tout éclate.
Quand à l'enquête, si j'avais compris quelques petites choses avant Adamsberg, il y a pleins de trucs que bien sûr je n'avais pas vu venir, dont le coupable.
Et donc je me suis vraiment éclatée avec cette lecture, c'était génial comme chaque fois que je lis du Fred Vargas, et j'ai juste hâte d'en avoir un autre.
Phrases post-itées (accrochez-vous y en a pleins) :" Les pissenlits, pensa-t-il, ce sont les pauvres de la société florale, nul ne les respecte, on les foule aux pieds, ou on les donne à manger aux lapins. " " Eh bien, il faisait jour, et le commissariat s'allumait quand même comme un phare dans la nuit. " " Réaction inéluctable, aussi animale qu'irréfléchie, comme si le fait d'avoir vu une personne un lundi rendait inacceptable qu'elle disparaisse le lendemain. " " - Je vous en prie, Danglard, dit Adamsberg en décollant une boule de gratteron, ne prenez pas l'habitude de dire des choses déraisonnables. Ou bien à nous deux, nous n'irons pas loin. " " - Presque, t'es beau là dessus, dit Lucio. Si ça se trouve t'es beau, et on le sait même pas. " " C'est une pensée que t'as pensée et que t'as pas fini de penser. " " Il va dormir comme une masse jusqu'au matin. C'est juste une cuite éclair. Il est tombé dans une bouteille de porto, il faut qu'il sèche, c'est tout. " " C'est ridicule, se dit-elle, il n'existe pas de petits mètres ou de grands mètres. Il y a des mètres et voilà tout. "