Non au voile

Le voile est un marqueur anti-France
Longtemps, sur la question du voile, ma position a oscillé .
Posons que la laïcité est un principe et une mise en pratique, variable d’un pays à un autre, d’une histoire à une autre.
On peut imaginer une mise en œuvre où l’espace public, l’école soient un lieu d’affichage des appartenances : croix, kippa, équerre et compas, rose, voile, faucille et marteau etc. Et ainsi, les communautés apprendraient à se connaître et à vivre en paix et en harmonie, les unes à côté des autres, les unes avec les autres. Je trouve ce modèle intellectuellement séduisant. Après tout, de quel droit empêche-t-on un individu d’être qui il est, une femme voilée de vivre qui elle est.
En réalité, le voile pose une conception des choses, porte une définition identitaire fondamentalement contradictoire avec l’identité de la France.
La France c’est la fille ainée du siècle des Lumières. Les Lumières ont montré qu’il existait une vie sans Dieu, et qu’ainsi l’homme devait se libérer. La croyance, voir la religion, est positive au regard de cette identité des Lumières à partir du moment où elles sont des réponses spirituelles pour un homme libéré des traditions qui cherche un sens à sa vie et une élévation spirituelle. Ici le mot tradition renvoie non à un folklore sympathique, à une habitude qui vient de loin mais à des contraintes indépassables.
Le siècle des Lumières a initié la libération de la société. La démocratie a surgi balayant le fils du roi, roi par tradition ; l’évolution technologique a pu connaître son essor, balayant les solutions imposées par le passé ; la pensée a connu son développement. Mais il a fallu attendre 1945, pour que l’individu, après les institutions, commence son œuvre de libération. Il est notamment question de la femme, du droit de vote, du divorce, de la pilule, de l’avortement, du droit au travail, au carnet de chèque, à l’égalité, à l’autonomie, du droit à jouir et disposer de son corps etc. Cette œuvre de libération est en court.
Un symbole, fondamental à mes yeux , c’est le fait de bronzer les seins nus sur les plages de France. C’est la femme qui prend la pleine possession, la pleine propriété de son corps. Le repli de cette pratique pose question d’ailleurs.
Or, mettre le voile, c’est affirmer une opposition à cette conception de la femme. C’est afficher une opposition à la libération de la femme.
Certes chacun peut être ce qu’il est. Mais être pour le voile, c’est être contre la libération de la femme, contre l’esprit français, contre l’identité française, contre la France.
Vivre ensemble en France, c’est vivre sans le voile. Si cette pratique devait être plus que sporadique, l’interdiction du voile dans l’espace public aurait mon soutien.
cajj