Rarissime que votre blog préféré, consensuel à souhait, vous parle d'ennui, de contre-agenda, contre-emploi d'un temps précieux... le vôtre.
Rarement suis sortie de spectacle de plus noire humeur..
2h15 d'attente.. d'espoir que le spectacle décolle, s'envole et surtout se termine à l'heure.
119 minutes gaspillées - j'accorde à l'argument le tour du sujet (1 min.), puis le quart d'heure de courtoisie - à subir les éructations d'un vieillard aigri, tyrannique, méchant... aussi attachant qu'un post it oublié sous la pluie.
Son titre: Elisabeth II, du dramaturge autrichien Thomas Bernhard
L'argument: Industriel retraité, Herrenstein se voit contraint de recevoir, en son vaste (et vide )appartement viennois son neveu et une clique de quarante personnes, à l'occasion de la visite d'Elisabeth II (d'Angleterre) en la capitale autrichienne. L'action, si l'on peut dire, se situerait dans l'immédiate après-guerre. On saisit d'emblée que la perspective ne l'agrée et, qu'à l'instar de ses valet, gouvernante et bonnes, le spectateur recueillera le fiel continu de son irrémédiable amertume.
La pièce serait la plus drôle que Thomas Bernhard ait commise...
Soulignons toutefois la performance de l'acteur Denis Lavant qui assume, sans faillir, un monologue infiniment éprouvant; celle du public aussi, qui, globalement, applaudit, réjoui ..
Beckett après l'heure, Thomas Bernhard fait de l'attente de la Reine la tension dramatique d'une pièce qui ne l'est pas moins... aussi dépourvue d'humour que ...d'entracte.
Désoline,
Apollée.