Musique à la cool pour se croire en vacances … Il paraît qu’il ne faut pas juger à la pochette…il paraît ! Quand il est question de route, les chanteurs nous ont habitués à exhiber leurs moyens de locomotion à pot d’échappement ou à vapeur. Pigeon John préfère montrer ses armes. Et c’est sur un ciel de carte, que le musicien s’éclate, toute folie dehors et énergie sans faille. Une invitation au voyage à la Thelma et Louise?
Dans les oreilles : c’est la fraîcheur intégrée. All the roads a même la légèreté de sa guitare, digne d’un titre Graceland de Paul Simon, le côté tribal en moins mais l’esprit bien en vadrouille. Un tube à l’état pur avec une invitée de choix : Kellylee Evans, plus urbaine qu’auparavant mais avec la classe de la soul qu’elle porte si bien. Un duo gagnant dans cette escapade à plusieurs et même à beaucoup!
Dans cet album à guest, le beat de base est bon toujours mélodique mais avec l’électro bien vibrant à l’image de I Believe It, un mantra du voyageur à la cool, un choeur bien aimable et un accompagnement ludique avec Hervé Salters de General Elektriks. C’est pourtant une autre bande de français qui l’a suivi pendant 1 an et demi sur les fameuses routes. Souvenirs de ces journées urbaines de villégiature en commun, 20syl, de C2C et Hocus Pocus vient poser ses mots français sur Boomerang. Comeback dans une galaxie lunaire fantasque électrique à l’esprit bon enfant! Et ce sont ces premières années en open mic à Los Angeles qui ressurgissent dans Go Shopping. Une ballade au soleil en compagnie de Gr. JSN Beits entre énergie surannée et flow à la cool, l’esprit ouest coast dans un morceau bien chill out. Et si le soleil n’était pas assez objectif, le musicien l’appelle dans They Heard (Sunshine) au choeur de LDontheCut and Ariano bien ensoleillé, titre un brin plus offensif comme s’il faillait sortir les muscles entre mâles. Le big smile tout dehors. Et quand il est heureux et veut s’amuser, John Kenneth Dunkin aime skater, sans doute sur Ready to Go, un brin pop rock.
Et si, même essoufflé, l’auditeur a encore un peu d’énergie pour snurfer, il peut compter sur What Are We Donna Do, hymn ska qui donne la banane, tellement on est incapable d’imaginer l’ambiance difficile de l’écriture de l’album. Mais avec des choeurs sauvages en total lâcher- prise, c’est une cure de jouvence pour celui qui se démène, depuis 6 albums déjà, des 2 côtés de l’Atlantique. Et débarrassé du superficiel, le rappeur abuse de notes électroniques un peu basses et notes de clavier entendantes comme de fous battements de coeur à la destination bien ambitieuse dans Just to Be with you avec Flynn Adams, comme si la musique allait de pair avec un excès de sentiments. L’ambiance est gangsta dans It’s on tonight avec Sareem Poems pour une sortie festive ou autre chose plus caliente, les intonations laissent les portes ouvertes à toutes les fenêtres. alors qu’Enjoy the trees exacerbe un côté fleur bleue. Mais pour présenter toute sa palette, John casse le rythme dans Dave the dope fiend, totalement psyché, hérité d’un folklore groovy, une fable de Noël pas forcément folichonne mais qui ouvre le pas sur le burlesque dans cette chanson de comédie musicale à l’humour dévastateur. Dans un total grand écart, l’esprit est années 80, celui qui a bercé son enfance, dans say what you mean, pas si éloigné de Will.I.Am, parfaite pour le dance floor comme le remix d’All the road, une façon de conclure dans un renouveau, un nouvel éclairage d’un classique dont on est déjà fan.