Novembre 2015 a été marqué, pour moi, par les expositions à Dijon de la plasticienne Christine Delbecq (et de ses ateliers). « La Chambre d’échos », entre autre. J’en ai déjà parlé. Mais je vais essayer d’écrire aujourd’hui sur ses « Petits Rouges », tableautins (une quarantaine je crois) qu’elle a finalement retirés de son exposition.
Les Petits Rouges. Ils sont entre chorégraphie et calligraphie. Et, surtout, ils sont un condensé du travail que poursuit Christine Delbecq depuis des années.
D’abord le rouge (papier marouflé sur bois). Couleur rare chez elle. Mais déjà utilisée pour ses « Groendland ». Puis, la boîte. Chaque petit rectangle (18X25) en comporte les arrêtes, les bords, à peine devinés. La boîte, le cube, que l’on retrouve à tout moment dans son travail. J’ai pensé aussi aux grandes boîtes réalisées avec les enfants indiens pendant l’opération Mumbai Experience. Ensuite, comme prisonnières de ces boîtes, des lanières dansent, se désarticulent, sautillent, s’emmêlent… Mouvements au ralenti qu’on pourrait imaginer dans l’eau. Ces lanières, on les connaît depuis longtemps chez Christine Delbecq. Ces rubans qui cherchent à écrire quelque chose, ou qui tentent de s’échapper en se contorsionnant (c’est qu’ils semblent bel et bien fixés aux parois ou aux angles), qui ressemblent eux-mêmes à des cubes vides démantibulés, écroulés. Ce long fil continu, parfois rompu. Et qui, ici, par moments, s’assouplit, s’arrondit, s’enroule, se noue.
Certains de ces Petits Rouges, présentés normalement dans La Chambre d’échos, portent des collages, petits papiers blancs qui évoquent la grande vague suspendue au centre de cette exposition. En fait, l’artiste dit elle-même que chacun de ses Petits Rouges est « le croquis d’une installation possible ». Là encore, ce n’est pas la première fois, avec Christine Delbecq, que la recherche et le travail se retrouvent promus au rang d’œuvre à montrer. La plasticienne efface les frontières entre ce qui est en gestation et ce qui est « fini » . Tout cela forme un tout. L’étude, la réflexion, le tâtonnement, les essais, les retours, l’aboutissement, la sortie de l’atelier…Tout cela fait œuvre.
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Christine Delbecq ouvre les portes de son atelier les 11-12-13 et les 18-19-20 décembre, 14-20h, exposition-vente (œuvres petit format!)
Lire aussi le commentaire de Christine Delbecq sur ce blog, à propos des Petits Rouges (« Christine Delbecq au Campus », 7 novembre, Archives du blog)