Depuis fin Janvier, la Chine était en proie à des tempêtes de neige qui ont paralysé le pays alors que les Chinois se préparaient à célébrer le nouvel an (fête du printemps). Shanghai impraticable, des routes bloquées, des maisons dont le toit s'effondre sous le poids de la neige, des dizaines de morts, des poteaux électriques qui s'affaissent dans le Hunan, de nombreux trains arrêtés au milieu de nulle part avec les passagers bloqués pendant plusieurs heures sans eau ni électricité ni nourriture ni possibilité de sortir, les gares des grandes villes envahies par les mingongs chinois cherchant désespérement un train non annulé pour pouvoir rentrer chez eux... C'était la véritable apocalypse.
A six mois des jeux olympiques, ça ne pouvait pas tomber plus mal.Le pouvoir a de plus tardé à réagir,et quand il l'a fait ce fut avec les traditionnelles techniques de propagande: reportages tv suivant le déplacement des dirigeants au secours de la population, le 1er ministre Wen Jiabao s'adressant à la foule dans une gare avec un haut parleur ou qui console un petit garçon, le Président Hu Jintao qui met toute son énergie à aider les secours (photo ci-dessus)... Bref, aucune remise en cause de la gestion de la crise par les autorités, ce qui compte, c'est de montrer que le parti et le peuple chinois travaillent ensemble pour lutter contre le fléau! Sites internet et blogueurs se sont emparés de l'affaire et ne manquent pas de critiquer le pouvoir pour son manque de réactivité. Les témoignages affluent décrivant certains cas déplorables de passagers coincés dans les trains ou bus...
Les festivités du nouvel an ont battu leur plein la semaine dernière, éclipsant l'affaire. Les chinois ont eu leur semaine de vacances. Malheureusement pas les mingongs, les bâtisseurs de la Chine moderne et pourtant catégorie sociale déjà bien défavorisée: ils n'ont pas eu cette année le plaisir de rentrer chez eux voir leur famille et leurs enfants.
Compte rendu et photos: Global Voices et Quand la Chine déblogue.