Onfray entre en silence !

Michel Onfray se voyait en philosophe officiel. Il avait choisi l’hyper présence médiatique. France Culture, cet été 2015, lui a largement ouvert la grille de ses programmes. Lui, s’est mis à accepter une présence sur les plateaux TV, à se prêter au jeu de l’audimat. De la gourmandise, il est passé à l'addiction. A force de fréquenter les gens du bruit et de l’artifice, il a fini par leur ressembler. Hargneux et prenant l’expression de la pensée pour un échange punchy, il s’est laissé aller à de piètres débats. La société du spectacle l’a happé. Il en était devenu ces dernières semaines le clown le plus triste et le plus pathétique.

Dans un sursaut d’une lucidité qui apaise le ridicule, le philosophe dont la saturation médiatique avait réussi à dépasser celle de BHL jette l’éponge. Désordonné et brouillon, comme à son habitude, il annonce que son prochain livre ne sortira pas en France, qu’il arrête de twitter, qu’il va la fermer. Le voilà à la diète médiatique. Lui qui tweetait comme un ado turbulent et buté, choisit le régime bouillon de légumes et la tisane dormitive pour se faire oublier. « J’en ai assez que mes tweets soient plus importants que mes livres. Je veux retourner dans mon bureau. Commenter les commentaires, ça ne m’intéresse pas ». Combien de temps durera sa bouderie ? Assez longtemps, espère-t-on, pour que son prochain livre ne soit pas un commentaire de son silence. Cela nous obligerait à des commentaires.