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Max | Guerre

Publié le 02 décembre 2015 par Aragon

Si vis pacem, para bellum

"Quand j'écoute trop Wagner, j'ai envie d'envahir la Pologne."

Woody Allen

 

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Oh, je ne suis pas un foudre de guerre. Loin s'en faut. Je plaisante, mais la guerre ne m'obsède pas. la violence non plus. Pourtant tout est là. Tapi ou au grand jour. Je cherchais une recette de cuisine chez mom tout à l'heure et je tombe sur une pelure/raclure de journal qui a traversé les décennies, planquée entre les recettes de baba, de "merveilles" et de magret, épargnée par les souris.

La Petite Gironde, ancêtre de Sud-Ouest, interdite à la Libération. Jeudi 13 août 1942, opération Barbarossa, on est en pleine bataille de Stalingrad ; à Amou et ailleurs en notre doulce France on lit un canard collabo-consensuel, les allemands sont les plus forts, ils vont foutre la pâtée à ces maudits soviets...

C'est curieux car y'a peu j'ai vu sur Netflix un film bizarre. Assez récent, aucun succès en salle. Quelques prix pourtant. "White Tiger" l'histoire d'un char Tigre (fantôme ?) nazi qui fiche justement la pâtée aux ruskofs. Film curieux, c'est Moby Dick ce Tigre, c'est une allégorie glaçante. Je l'ai trouvé assez extraordinaire, il m'a pogné. Le héros russe, le pilote de char Ivan Naïdenov revenu d'entre les morts au début du film sait que la guerre "ne s'arrêtera jamais". Berlin tombe, il est là avec les vainqueurs, mais il sait. Il ne festoie pas. Il sait que l'histoire ne finira jamais. Quelques plans assez hallucinants où l'on voit Hitler converser au coin du feu avec Goebbels. Il justifie son action. Il justifie la guerre, sa guerre, comme action juste, nécessité au monde. Car les juifs étaient à exterminer et l'Est, le grand et lugubre Est russe était le lieu de tous les dangers potentiels, peuplades obscures à combattre et qu'il fallait détruire, obligatoirement. Effrayant de justesse guerrière le discours du Führer. Il combat pour un monde libre. Effrayant. Il est doux, au coin du feu, paisible, Goebbels boit ses mots dans la tiède pénombre, mais dans la bouche et les yeux du monstre, les flammes des coeurs de mille et mille Árês et Hếphaistos réunis brûlent comme feu d'Enfer.

Je pense alors aux génies de la grotte Chauvet, peintres stupéfiants de l'Aurignacien, presque quarante mille ans avant le présent. Je pense à Praxitèle, à Mozart, Picasso, Warhol, Niki de Saint Phalle. Je pense à mon cher Luc Bondy. Tant d'autres...

Je pense que le temps se ressemblera toujours trait pour trait, je pense que le beau fait racine dans la litière du laid, du mal, de l'horreur. Pourquoi ? Je pense que Moby Dick rôde, et rôdera sans fin, Naïdenov avait raison... Mais, heureusement que mom a ses recettes de cuisine, ses recettes de bonheur, à partager bordel, à partager...


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