Le lac Tchad au menu des préoccupations de la COP21

Publié le 02 décembre 2015 par Enjeux.info @enjeuxinfo

Par Cyrille Ahilgo - 02/12/2015 | 1:32

Le président français, François Hollande a réuni en marge de la COP21 qui se tient à Paris, les présidents des pays africains du Sahel, dont ceux des pays frontaliers du lac Tchad, à savoir le Niger, le Nigéria, le Cameroun et le Tchad.

Les chefs d'Etat africains ont saisi cette occasion pour rappeler que l'insécurité climatique est l'une des raisons de l'expansion du groupe terroriste Boko Haram. Ce dernier est à l'origine du déplacement de près de 1.4 million de personnes du nord du Nigéria, notamment vers les pays voisins.

Pour de nombreux experts en effet, la menace Boko Haram est indissociable de la dégradation des conditions climatiques dans le bassin du lac Tchad. Désertification et raréfaction des ressources halieutiques suite à la pollution et aux hydrocarbures, autant de facteurs qui exposent les jeunes hommes de cette région sahélienne à la tentation de rejoindre le mouvement terroriste qui offre rémunération et, souvent, une fiancée captive.

Le cas du bassin hydrographique du lac Tchad inquiète d'autant plus qu'il compte 47 millions d'habitants et constitue la jonction des théâtres d'opérations des groupes islamistes armés de la bande sahélienne, Boko Haram et leurs pourvoyeurs libyens d'armes en provenance des stocks du régime Kadhafi.

La Banque Mondiale a annoncé hier mardi, une aide de 2 milliards d'euros et a promis de mobiliser un milliard d'euros par an, après 2020, pour les énergies renouvelables dans cette région du continent noir. Mais ces promesses, dont les effets devraient se ressentir sont loin de convaincre des populations et des gouvernements déjà confrontés aux effets de l'insécurité et de la dégradation des conditions climatiques.

D'autant plus, par le passé, les actions concrètes promises ou initiées après chaque conférence, comme le projet historique d'une liaison entre le fleuve Oubangui (affluent du Congo) et le lac Tchad ou encore le plan d'action adopté en 2007 pour construire trois barrages structurants sur le fleuve Niger, sont toujours restées lettres mortes.