À partir de 1920, Arbuckle se lance dans le long métrage et Keaton prend sa propre carrière en main. Il tourne une vingtaine de films de format court jusqu'en 1923. C'est véritablement là que son univers poétique, surréaliste, constamment en mouvement, projetant un personnage (le sien) dans une lutte avec tout ce qui l'entoure (autres personnages, situations, décors, accessoires, voire déchaînements naturels comme vent violent) et qui n'a que pour but que de chercher à l'immobiliser, se met en place. Gags à la mécanique implacable, ciselés, précis, redoutables, impressionnants, Keaton, qui n'a jamais cessé de travailler sa formidable constitution physique, conçoit et réalise des cascades absolument hallucinantes !!!
Le succès est au rendez-vous, qui l'emmène à son tour vers les longs métrages merveilleux que sont Le Mécano de la " General " ou The Cameraman, puis vers un déclin qui s'amorce à partir du parlant (sa vie privée, échec de son mariage et divorce participent de beaucoup à ses ruines financières et artistiques).