De toute évidence, la « FinTech » – c'est-à-dire la génération émergente d'entreprises qui mettent la technologie au service d'une nouvelle approche des services financiers – est aujourd'hui en vogue. Au-delà du seul effet de mode, la création d'un cours dédié au prestigieux MIT valide aussi la tendance dans une perspective durable…
C'est, plus précisément, dans le cadre de l'école de management MIT Sloan que l'initiative vient d'être lancée, première du genre aux États-Unis (et probablement dans le monde), en collaboration avec l'université de droit de Harvard et les départements informatiques et d'ingénierie du MIT « original ». Considérant l'importance croissante de la FinTech dans le paysage contemporain de la finance, l'institution a estimé que son positionnement à l'avant-garde de l'innovation dans le secteur lui imposait naturellement de proposer une formation sur le sujet à ses étudiants.
Le cursus – d'une durée de 7 semaines – aborde les thèmes de prédilection de la FinTech : finances personnelles, paiements, trading, cryptodevises… Inscrite dans un modèle dit « Ventures », le cours adopte un format original, visant à promouvoir l'entrepreneuriat. Il comprend ainsi une large partie consacrée à la création d'un plan d'affaire, que les étudiants de la première promotion pourront présenter à une compétition organisée par le MIT en avril prochain. Plus généralement, l'ambition est que les projets aboutissent à des créations de startups à la sortie de l'école.
Après la mise en place, l'été dernier, d'un cours en ligne en Grande-Bretagne, plutôt destiné à la sensibilisation des professionnels de la finance, cette entrée de la FinTech au MIT confirme l'importance (pérenne) qu'elle prend dans l'économie actuelle, en plus de représenter une certaine forme de consécration « officielle ». Si le message est entendu, il devrait devenir difficile pour les banques d'ignorer la lame de fond qui s'apprête à bousculer les acteurs en place et bouleverser leurs modèles historiques.
À plus long terme, il sera également intéressant d'analyser les impacts d'une évolution des cursus universitaires, telle qu'elle est esquissée ici, sur les ressources humaines des grands groupes financiers. Car, jusqu'à maintenant, seules les filières traditionnelles permettaient d'acquérir les compétences nécessaires à la création d'activité, offrant de la sorte des opportunités de capter (et, avec quelques efforts, de conserver) une partie des talents capables d'accompagner les transformations des établissements historiques. Qu'adviendra-t-il si tous les meilleurs se lancent directement dans l'entrepreneuriat ?