Non, je ne crois pas que l'enfant soit exempt de défaut. Il peut être mal élevé ou pire juste bête ou méchant.
*source Florence Studio
Ce n'est pas la première fois que des petits copains du lutin me traitent. Ce ne sera pas la dernière. Ces fois-ci, il s'agit de mon physique hors norme, plus tard ils trouveront d'autres prétextes. Et encore une fois, le petit d'homme est atteint. Moi non!
Je n'ai pas la taille mannequin, je suis obèse et ce n'est pas une vue de l'esprit. Alors le loupiot a eu "Ta mère est grosse". Ici ils ont été plus inventifs (il faut leur reconnaitre cela) mais ils se sont mis à deux pour le trouver: "énorme comme un bazooka!" Il y a du style, c'est sûr.Alors plusieurs réactions.Un parent m'a dit qu'il faudrait peut-être que je perde du poids pour ne pas mettre mal mon fils. A laquelle (de réaction) j'ai répliqué que non, je préparerais plutôt ce dernier à recevoir les "bons" mots. Des remarques désobligeantes adressées à moi, même passant par lui, ne doivent déstabiliser que moi.Un autre parent m'a dit que ce ne sont que des enfants "ma bonne dame". Oui, et le traitement que j'en fais est exclusivement réservé à cette catégorie, voir plus bas. Ne pas prendre pour lui. Oui (ou peut-être pas). Savoir que n'importe qui peut être médisant avec une facilité déconcertante, sur un aspect avéré ou non. S'ils veulent trouver quelque chose, ils trouvent. Ne pas être atteint mais devenir critique. Et puis reconsidérer les-dits amis, simple bêtise, méchanceté le visant... Et puis se faire son opinion, ses propres émotions vis-à-vis des préjugés ou insultes.
Comme les autres fois, j'explique au petit d'homme que oui: grosse est un adjectif qui me définit. Oui, c'est un fait. Bon je pourrais lui faire la tirade de Cyrano de Bergerac en invitant à plus de créativité. Oh oui d'ailleurs, je vais revoir le passage avec lui "c'est un roc!... c'est un pic!... c'est un cap! Que dis-je un cap, c'est une péninsule!"... mais justement que ce n'est qu'un adjectif et que bien d'autres me correspondent... brune, grande, joyeuse ou triste, colérique etc...Je lui explique aussi qu'avoir le droit de médire est un acte à double tranchant: même si traiter par le nom de tous les oiseaux du monde une autre personne est assez salvateur quelque fois, il ne faut garder cette soupape que si nous n'avons pas d'autres moyens, que si la présence de l'autre est récurrente et que le cacaotés en question est toxique. Si possible envoyer les surnoms après son passage, seul, comme un giclée de pue pour reprendre de l'énergie. Puis sinon recourir à la confrontation, si l'offense est trop grande. Poule d'eau, pintade, perdrix de l'année, pigeon... P... ara, dodo, kiwi, manchot. Autruche, dinde, kapako, moucherolle. Oui mais de notre côté, la salve nous laisse un peu bécasse...
J'invite ainsi, à chaque fois, les petits expressifs à venir m'en parler. "Oui, tu as raison mais que pouvons-nous trouver d'autre comme adjectif ?" Jusque là ils restent bouche bée!Plus tard je m'attend à plus de réactivité, à des propos plus aboutis sur ce que je suis vraiment. Bah tant pis pour eux...
Pas touchée, ni coulée!Ankylosée toujours, pesante quelque fois, active et vive souvent, arrondi(ssant)e des angles sûrement aussi. Oui je cours après le bus, oui je gravis mes dénivelés. Et oui je n'arrive pas à danser comme je le voudrais. Mais pas touchée tout de même.Touchée peut-être si l'on me parlait d'autre chose que de mon physique. Et encore je ne peux être atteinte que par des personnes qui me connaissent vraiment: c'est leur privilège!