Les CODIR, ce sont des trophées remis chaque année à des dirigeants qui ont mené des transformations remarquables au sein de leur entreprise, avec l’aide de leur « CoDir » (comité de direction) ou de leur ComEx (comité exécutif). La cérémonie est organisée par le Groupe RH&M. J’ai eu le plaisir d’assister à la remise de ces prix originaux, décernées cette année à des dirigeants qui sont entrés de plein pied dans l’univers du digital, avec une première table ronde dont le titre parle de lui-même: « Quel CoDir à l’aube de la transformation digitale de l’entreprise »W.
Le monde change et les comex doivent en tenir compte, rappelle Edgard Added en introduction de cette cérémonie. Et les lauréats des prix décernés ce soir sont venus parler sans langue de bois de leur manière de mener la transformation digitale.
Prenez par exemple, Sebastien Bazin, qui dirige le groupe Accor, et qui a reçu deux trophées (PDG Digital et CoDir digital). Pour mener à bien cette transformation qui doit se mener rapidement (il se donne 5 ans), il a radicalement changé la structure de son CoDir, pour faire venir des talents (dont Vivek Badrinath, ex patron d’Orange Business Services). Son objectif, sortir du train-train dans lequel ses concurrents lui laissaient juste la marge suffisante pour mourrir à petit feu.
Accor doit se réveiller. Parmi les initiatives annoncées, la nomination d’un « shadow comex »: composé de millenials (moins de 35 ans) qui changeront chaque année et qui sont nommés chacun par un membre du comex, il permet à S. Bazin de préparer le vrai comex avec les réponses que les millenials apportent aux questions posées. Autre initiative (enfin !), les membres de son comex sont invités à aller coucher chez les concurrents, et notamment ceux de la « nouvelle économie ».
Sébastien Bazin. Juste énorme lorsqu'il parle de la transformation du groupe @Accorhotels. Un Shadow #CoDir de moins de 35 ans le challenge
— Michael Rolland (@Digital_Mika) 1 Décembre 2015
Sebastien Bazin expose sa vision du conflit de générations: c’est la confrontation des vieux qui ont le pouvoir (qu’ils ont en général acquis de haute lutte, au bout de trente ans) face à des jeunes qui se foutent royalement de qui détient le pouvoir.
Autre exemple, Jean-Marc Janaillac, qui dirige TRANSDEV. Son activité est largement confrontée à des acteurs du digital (covoiturage, VTC, véhicules autonomes). Pour mener à bien la transformation, il faut voir plus loin. En matière de transformation digitale, le changement ne concerne pas tant l’organisation que la culture des employés. l’objectif, c’est de créer un « esprit startup », au sein de la digital factory en interne (il n’y a pas de CDO chez TRANSDEV).
Troisième exemple, Patrick Daher, qui dirige le groupe DAHER. Pour lui, le digital n’est pas une nouveauté: dans l’industrie de très haute technologie, la donnée digitale fait déjà partie de l’innovation. Patrick Daher remarque trois grands axes de travail dans le digital: 1/ l’usine numérique 2/ s’autoriser de rentrer dans un cycle essai-erreur (ex: la lunette connectée, échec industriel à cause de la dissipation de chaleur) 3/ quels types de révolutions issues du B2C pourraient toucher le B2B (l’ubérisation du B2B est-elle possible)? Autre remarque importante: le digital est synonyme de rapidité dans le travail d’innovation. Le savoir moderne appartient aux jeunes, l’expérience appartient aux plus âgés. Dans sont nouveau CoDir, trois expérimentés passent leur expérience à des membres plus jeunes.
Les 9 traits dominants du PDG digital selon Edgard Added?
- Etre le fer de lance et architecte de la stratégie digitale
- Avoir une vision globale de l’entreprise digitale
- Etre suffisamment compétent pour ne pas dépendre des experts
- Etre générateur naturel d’innovations
- Etre à l’aise sans la complexité et savoir gérer les contradictions
- Avoir le sens de l’anticipation
- Etre capable d’appréhender les conséquences éthiques de la transition digitale
- Etre capable d’insuffler une culture digitale
- Savoir préserver les ressources humaines dans la transformation digitale
Pour finir, Sebastien Bazin rappelle une anecdote amusante : le jour de la présentation de son plan de transformation digitale, il s’est dit qu’il ne pourrait pas le présenter en costard cravate. Lui qui reconnaît n’avoir aucune culture digitale, s’est mis en jean et t-shirt, pieds nus, pour présenter son plan. Audacieux…
Cet article vous a plu? Partagez-le!Découvrez d'autres articles sur ce thème...
octobre 29, 2015 iLOL : une solution contre toute attente ! mars 29, 2015 Avec Onprint, le papier devient digital juillet 4, 2015 Rupture, vous avez disrupture? octobre 22, 2015 Le marketing digital international … expliqué à mon boss